La détermination des prérogatives et des mécanismes d’action du conseil supérieur de l’immigration ainsi que du cadre réglementant son activité en tant qu’instance consultative indépendante, constituent les principales questions inscrites à l’ordre du jour du forum national des Tunisiens à l’étranger dont les travaux ont démarré, lundi à Hammamet, à l’initiative du ministère des affaires sociales et du secrétariat d’Etat à l’immigration.
Prennent part à cette rencontre dont les travaux se poursuivront pendant trois jours, des compétences tunisiennes et hommes d’affaires établis à l’étranger. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), la Coordination des Assisses de l’Immigration Tunisienne (CAIT) et les associations démocratiques de l’immigration ont décidé de boycotter cette rencontre.
Ils ont donné, lundi une conférence de presse pour expliquer les raisons de ce boycott. Ils, notamment, dénoncé “la politique de fuite en avant adoptée par le gouvernement qui a décidé d’organiser le forum sur la migration de façon unilatérale et sans concertation avec les parties concernées, au moment où plusieurs composantes de la société civile revendiquent la dissolution du gouvernement”.
Le ministre des affaires sociales, Khalil Zaouia a regretté, à l’ouverture du forum, le boycottage des travaux de cette rencontre par certaines parties, estimant que cette attitude relève de leur positionnement politique, faisant remarquer que la création du conseil supérieur de l’immigration est une question qui n’a rien à voir avec les tiraillements politiques.
Il a, d’autre part, souligné l’opportunité qu’offre cette rencontre pour ouvrir un dialogue franc visant à concrétiser la participation des Tunisiens et des associations à l’étranger à l’élaboration de la politique nationale en matière d’immigration.
La rencontre, a-t-il dit, est aussi une occasion pour discuter de la composition du conseil supérieur de l’immigration. Il a indiqué que cette instance consultative, une des principales revendications des Tunisiens à l’étranger, oeuvrera à assurer une véritable représentation des Tunisiens à l’étranger, à faire parvenir leur voix et à les encourager à soutenir l’effort de développement dans le pays. Zaouia a appelé les Tunisiens à l’étranger à établir une nouvelle relation avec leur mère patrie, une relation fondée sur la confiance réciproque.
De son côté, le secrétaire d’Etat à l’immigration, Houcine Jaziri a indiqué que le forum des Tunisiens à l’étranger n’est pas une rencontre politique mais un espace permettant de discuter des préoccupations de la communauté tunisienne à l’étranger.
Il a ajouté que le défi économique constitue le principal défi à relever dans le cadre de la nouvelle approche de l’immigration à travers, notamment, la création de mécanismes susceptibles de renforcer la participation des Tunisiens à l’étranger à la relance du développement et de l’investissement dans le pays à l’instar du guichet unique de l’immigration et de l’observatoire national de l’immigration qui verra le jour prochainement et qui aura pour mission d’élaborer les stratégies et les politiques nationales en matière d’immigration.
L’ordre du jour du forum comporte plusieurs thèmes ayant trait, notamment, à la stratégie nationale dans le domaine de l’immigration, au conseil supérieur de l’immigration, aux prestations bancaires, au financement des projets, à l’amélioration des prestations administratives et aux Tunisiens à l’étranger et l’investissement.