“Enveloppés dans le deuil, meurtris par la douleur atroce que traverse notre cher pays, mais nous demeurerons attachés à maintenir du moins pour ce soir, la soirée de George Benson qui est déjà à Tunis car nous croyons que la culture et l’art sont une noble forme de résistance” a déclaré ce matin Mourad Sakli, dans un entretien téléphonique avec l’agence Tunis Afrique Presse.
Certes, le pays est en deuil, mais a-t-il précisé avec amertume “Nous ne sommes pas insensibles et nous n’avons pas le goût au festival en tant que fête mais nous ne devons pas baisser les bras contre vents et marées”.
Mourad Sakli a, par ailleurs, souligné que “la volonté de maintenir la programmation du festival est un message fort pour continuer à vivre même dans la douleur et surtout de ne pas avoir peur”.
D’ailleurs a-t-il signalé “le festival salue grandement les stars de grande crampe Salif Keita (Mali), Manu Dibango (Cameroun), George Benson (USA), Paco de Lucia (Espagne) et Majda Erroumi (Liban) qui sont actuellement en Tunisie malgré la conjoncture difficile que traverse le pays, pour leur solidarité avec le festival de Carthage et la Tunisie”.
“J’estime que l’annulation des concerts de tous ces artistes déjà présents en Tunisie et disponibles à monter sur scène peut porter atteinte à l’image du festival et à la Tunisie” a-t-il indiqué.
Hier soir, la soirée aux couleurs de l’Afrique avec Keita et Dibango a débuté par une minute de silence à la mémoire des huit militaires assassinés hier, dans la région d’Ettel au Mont Châambi (Kasserine, nord ouest de la Tunisie), et c’est l’hymne national qui a été entonné avant le démarrage, à un niveau sonore très moyen, du concert de Dibango qui avait fait part sur scène de son entière solidarité avec la Tunisie.
Mourad Sakli a tenu à préciser que “le festival sera maintenu sauf -et j’espère que non- une autre catastrophe qui pourrait toucher la Tunisie qui nous est chère à tous”.