L’Observatoire tunisien pour l’Indépendance de la magistrature (OTIM) qualifie de « mesure abusive » les prélèvements importants effectués par le ministère de la Justice sur les salaires de certains magistrats du tribunal de première instance de Sidi Bouzid.
Les sommes prélevées vont de 300 à 1300 dinars et concernent les salaires du mois de juin 2013. L’observatoire déplore, lundi, dans un communiqué, que cette mesure ait été « prise sans en aviser les magistrats concernés ».
Il a, également, affirmé à ce sujet que la ponction des salaires des magistrats s’appuyait sur des rapports sans lien aucun avec le rendement professionnel des magistrats concernés, indiquant que les véritables motifs concernent le refus de ces magistrats d’observer la grève des 17 et 18 avril dernier, destinée à obtenir l’abandon du projet de loi sur l’instance provisoire de l’ordre judiciaire. L’observatoire dénonce cette mesure, la tenant pour « une sanction financière sévère » qui rappelle les pratiques de l’ancien régime, appelant le ministère de la Justice à reconsidérer ces décisions.
Pour sa part, le chargé de la communication au ministère de la Justice a déclaré, à l’Agence TAP, que « le prélèvement effectué sur les salaires des magistrats concernés ne peut avoir pour cause que l’absence sans motif légal », précisant à ce sujet que cette mesure a été prise suite à une correspondance envoyée par les supérieurs directs de ces magistrats. « Il n’y a aucun lien entre le prélèvement effectué sur les salaires des magistrats et leur participation ou non à la grève », a encore affirmé le chargé de la communication du ministère de la justice, indiquant également que certains des magistrats concernés par le prélèvement s’étaient absentés pendant quelques jours.