Tunisie – Politique : La motion de censure contre la ministre de la femme rejetée

L’assemblée nationale constituante (ANC) a rejeté, mardi, la motion de censure déposée contre la ministre de la femme, Sihem Badi par 90 voix contre 70 et 14 abstentions.Parmi les 174 constituants présents à l’assemblée, 90 Constituants ont voté pour le rejet de la motion de censure, 70 étaint en faveur de la motion et 14 abstentions.

Dans une déclaration à la presse au terme de ce vote, la ministre des affaires de la femme Sihem Badi s’est félicitée de la confiance des députés et de son maintien à la tête du ministère de la femme “dont les dossiers bénéficient de l’attention des députés”, a-t-elle dit. Elle s’est aussi engagée à déployer de plus grands efforts dans ce domaine.

Mme Badi a toutefois démenti qu’elle soit “politiquement ciblée” par la motion de censure. Cette procédure reflète plutôt “une approche démocratique pour le contrôle du pouvoir exécutif”, a-t-elle dit.

“Quelque soit le résultat du vote, ce qui s’est passé aujourd’hui est positif dans la mesure où il s’agit d’une première sur la voie de la démocratie et consacre la primauté de la loi”, a expliqué la députée Nejla Bourial. “C’est un message claire adressé au pouvoir exécutif qui a longtemps exercé sa mainmise sur les institutions et les citoyens et qui montre que le pouvoir législatif est habilité à retirer à tout moment sa confiance”, a-t-elle encore ajouté.

Lors du débat général, les opinions des députés ont divergé entre ceux qui appuient la ministre et ceux qui la critiquent qualifiant son rendement comme “très insuffisant”. D’autres intervenants ont affirmé que Mme Badi et le gouvernement ne méritent pas la motion de censure car “il s’agit d’un gouvernement inféodé à l’opposition puisqu’il accepte d’être un gouvernement de gestion des affaires en prévision des élections”.

Plusieurs députés ont aussi fermement critiqué Mme Badi qui avait demandé la levée de l’immunité de la députée Nejla Bourial pour pouvoir la traduire en justice suite à des déclarations la critiquant.