Les interrogations des habitants de Kébili se sont succédé concernant les causes du retard dans la réalisation du plus grand projet pour la production de l’électricité à partir de l’énergie solaire “Tunur” qui sera installé dans la zone de Réjim Maatoug de la délégation d’El Faouar (Gouvernorat de Kébili), sur une surface de 10.000 ha, pour un coût estimé à 10 milliards d’euros (20 milliards de dinars), avec une capacité de production d’environ 2.000 mégawatts, soit l’équivalent de 60 pc de la production totale d’électricité en Tunisie.
A ce propos, Le gouverneur de Kébili, Habib Jéridi, a déclaré au correspondant de l’agence TAP que les autorités régionales sont disposées à défendre ce dossier devant les autorités centrales, surtout qu’il est considéré parmi les grands projets qui vont créer une mutation qualitative dans le processus du développement dans la région et pour la Tunisie, qui deviendra l’un des plus grands pôles énergétiques dans le monde grâce à ce projet.
Il a expliqué que le retard de l’accord de principe du gouvernement pour ce projet présenté par la “société Tunur” est dû au fait que les permis de réalisation des grands projets étaient obtenus, sous l’ancien régime, à travers les relations personnelles, ce qui n’est pas le cas, actuellement.
Le gouverneur a affirmé, que “les autorités tunisiennes veillent à l’adoption du principe de la transparence dans la réalisation des grands marchés, sur la base des études techniques complètes et claires qui doivent être présentées par le promoteur”.
“Ce qui manque, selon lui, au dossier de l’énergie solaire de Réjim Maatoug. Il a ajouté que la société n’a pas complété les dossiers techniques de tous les volets du projet, au niveau de l’étude des composantes, de sa rentabilité et de son impact sur l’environnement, ce qui a retardé l’accord de principe du gouvernement.
De son côté, M.Chérif Ben Khélifa, membre du conseil d’administration de la société Tunur a expliqué au correspondant de l’agence TAP, que la société a présenté aux ministères de tutelle du secteur énergétique en Tunisie toutes les études demandées et qui doivent lui permettre d’obtenir l’accord de principe pour le démarrage du projet.
“Cet accord permettra à la société de démarrer la commercialisation de son projet auprès des pays européens, à travers des promesses de vente du produit” a-t-il dit.
Il a ajouté que ces promesses de vente doivent aider la société à disposer d’importants revenus pour la réalisation du projet, surtout que le volume des fonds pour sa réalisation a presque atteint le budget de l’Etat tunisien. M. Ben Khélifa a relevé, d’autre part, que les études minutieuses demandées par les autorités tunisiennes sont la propriété de la direction de la société et peuvent être présentées aux autorités centrales, dès l’obtention de l’accord de principe qui garantit le droit exclusif de la société pour la réalisation de son projet en utilisant les moyens les plus évolués dans le domaine de la production de l’éléctricité à partir de l’énergie solaire, durant 24 heures par jour.
Le responsable de la société Tunur a ajouté que l’électricité produite sera véhiculée à travers des câbles aériens jusqu’à la région de Bizerte, puis par câbles souterrains vers une station au nord de la capitale italienne, Rome, où doit se faire la connexion avec le réseau électrique des pays européens.
Il a affirmé que le projet doit faire de la Tunisie un pôle mondial dans la production et le développement des équipements énergétiques modernes, ajoutant que la société Tunur a proposé à l’Etat tunisien 100 mégawatts, ce qui équivaut à 3 pc de la production énergétique de la Tunisie et 5 pc de la capacité de production du projet.
Par ailleurs, M.Ben Khélifa a indiqué que le projet Tunur est destiné totalement à l’exportation et qu’il ne peut pas être réalisé dans le cadre de la loi de 1962 qui accorde à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) la gestion du secteur de l’électricité en Tunisie.
Il a expliqué qu’au cas où la société obtienne l’accord de principe, la durée de la réalisation du projet doit durer six ans, avec la possibilité de démarrer les exportations du produit à partir de la troisième année, dès l’achèvement de la première tranche du projet.
DI/TAP