Kamel Jendoubi : “Je ne serai pas candidat à une instance électorale non indépendante”

L’ancien président de l’Instance supérieure indépendante des élections, Kamel Jendoubi, a déclaré que ni lui, ni la majorité des membres du conseil sortant de l‘ISIE, ne se porteront candidats “à une instance électorale non indépendante”.

M. Jendoubi a indiqué, lors d’une conférence de presse, mercredi, avoir adressé un courrier officiel aux principaux partis politiques, organisations et associations pour les informer qu’il n’est pas candidat au conseil de l’instance “permanente” des élections, dont la constitution est prévue en vertu de l’arrêté N°16 du Président de l’Assemblée Nationale Constituante, paru au Journal officiel.

“Il n’y a nul besoin d’une instance permanente tant que les composantes du pouvoir sont provisoires”, a-t-il estimé, préconisant la réactivation de l’ISIE telle que créée par le décret-loi 2011-27, d’autant qu'”elle avait rempli sa mission avec succès et emporté la confiance de tous”.

Pour Kamel Jendoubi, “il n’y a pas de garanties légales minimales pour l’organisation d’un scrutin libre, loyal et transparent au regard des standards internationaux communément admis, surtout dans la situation délicate que connaît la Tunisie”.

Il a en outre appelé à un large consensus sur la date des prochaines élections et à l’établissement d’un calendrier à cet effet. Les délais impartis aux modalités prévues par la loi organisant la sélection des membres de l’instance permanente et à la mise en place de ses structures sont en décalage par rapport à la période restant à courir “théoriquement” jusqu’aux prochaines élections envisagées d’ici quelques mois, soit dans moins d’un an, a-t-il ajouté.

De son côté, Sami Ben Slama, membre de l’instance sortante, a critiqué l’adoption “par consensus” de l’arrêté N° 16 relatif à l’ouverture des candidatures au conseil de l’Instance supérieure indépendante des élections ainsi que du barème qui sera appliqué par la commission de sélection des candidatures, estimant que ceci aurait une incidence négative sur l’avenir de cette instance.

Il a souligné la nécessité de prendre surtout en considération les critères d'”expertise” et d'”expérience pratique”, faisant valoir que la Tunisie dispose déjà de compétences qui avaient acquis un savoir-faire lors des élections du 23 octobre 2011 et dont l’aptitude à administrer des élections est désormais reconnue.

L’arrêté N° 16, a-t-il encore déploré, exclut 7 des membres du conseil sortant “sans justifications” et “sur recommandation d’experts étrangers désireux de contrôler la future instance”, selon ses dires.

Il a rappelé que les membres de l’ancienne instance avaient continué à remplir leurs obligations “sans contrepartie matérielle”, sans compter les pressions subies depuis début 2012, du fait des campagnes de dénigrement et de l’instrumentalisation des structures de l’Etat pour faire douter d’eux”.

Un appel à candidatures pour siéger à la future ISIE avait été lancé en vertu d’un arrêté du président de l’Assemblée nationale constituante en date du 22 février. Il y est spécifié que les candidatures peuvent être déposées dans un délai de 10 jours à compter de la date dudit arrêté.

C’est Mustapha Ben Jaafar qui préside la commission de sélection des candidatures qui sera effectuée selon un barème publié au Journal officiel en annexe au même arrêté.

DI/TAP