Lancement à Tunis de la campagne “non à la violence sur Internet”

Une campagne de sensibilisation à la non violence sur Internet a été lancée jeudi à Tunis avec le slogan “Se connecter en respectant autrui” (Connecti ama respecti).

“La campagne se poursuivra jusqu’à fin février. Elle vise à informer la société et notamment les jeunes sur leurs droits et responsabilités en ligne”, a expliqué M. Naoufel Ben Ahmed, président de l’association tunisienne du droit de l’informatique et de l’Internet, association initiatrice de cette campagne organisée en marge de la journée de la sécurité Internet.

“L’incitation à la violence sur Internet, la diffamation, l’appel à la haine et au meurtre et la diffusion d’intox sont des pratiques punissables par la loi tunisienne”, a prévenu M. Ben Ahmed précisant que l’auteur de ces messages risque, dans certains cas, une peine de 5 ans de prison.

“Les sanctions et la promotion de la loi dans ce domaine ne doivent en aucun cas freiner la liberté d’expression”, a-t-il relevé, appelant à renforcer la législation et à l’adapter aux conventions internationales et aux mutations sociales.

Pour Chamseddine Ethani Barnat, juriste et membre de l’association après le 14 janvier l’internet, et spécialement les réseaux sociaux, sont devenus “une scène de bataille”.

“Montage des photos, incitation au meurtre et à la désobéissance civile et autres messages font la UNE des sites électroniques. Leur prolifération a empêché l’application rigoureuse de la loi”, a-t-il estimé.

Hichem Snoussi, Représentant de l’organisation “article 19” en Tunisie a accusé les médias (Télévisions, journaux et Internet) d’incitation à la violence et à la haine.

“La violence est devenue un fléau idéologique organisé dont les principaux auteurs sont des acteurs politiques”, a-t-il soutenu.

La défense de la liberté d’expression, a-t-il expliqué, est aujourd’hui une nécessité qu’il convient de protéger à travers l’organisation de l’espace virtuel et la lutte contre les abus et les infractions. Il s’agit aussi, a-t-il recommandé de mettre en œuvre les décrets-lois 115 relatif à la liberté de presse, de l’impression et de l’édition, et 116, relatif à la mise en place d’une Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle, ainsi que le décret-loi N°41 relatif à l’accès aux documents administratifs des organismes publics.

“Le contrôle ne doit pas favoriser un retour à la censure et à l’autocensure” a estimé Imed Ben Ahmed, juriste, qui n’a pas manqué d’évoquer les perpectives offertes par l’espace virtuelle particulièrement dans la lutte contre le chômage. “Il existe des sites électroniques qui embauchent plus de 40 millions de personnes”, a-t-il fait remarquer.

Des workshops seront organisés à l’école supérieure d’économie numérique au campus universitaire de la Manouba et dans les établissements scolaires pour sensibiliser les élèves et les étudiants aux dangers de l’usage irrationnel d’internet.

DI/TAP