Tunisie-France : Le gouvernement tunisien “préoccupé” par les déclarations du ministre français de l’intérieur

tunisie_franceLe gouvernement tunisien considère que les déclarations du ministre français de l’Intérieur Manuel Valls sur l’assassinat de Chokri Belaïd et la situation générale en Tunisie sont “préoccupantes et non amicales”, a indiqué vendredi le ministre des Affaires étrangères,Rafik Abdessalem.

“L’ambassadeur de France à Tunis a été informé de la position du gouvernement tunisien”, a souligné M. Abdessalem dans une déclaration à la presse, au terme d’un entretien avec l’ambassadeur François Gouyette, convoqué par le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali à Dar Dhiafa à Carthage .

“Les déclarations du ministre français de l’Intérieur sont partiales”, a déclaré Rafik Abdessalem, ajoutant qu’elles “ne correspondent pas à la nature des relations qui unissent la Tunisie et la France, et n’aident pas à l’établissement de relations solides”.

Il a fait remarquer que “les déclarations du président et du ministre des Affaires étrangères français sur le meurtre de Chokri Belaïd étaient équilibrées, contrairement à celles du ministre de l’Intérieur” Manuel Valls.

M. Vallsr avait indiqué, jeudi, lors d’une émission sur la radio Europe 1, que “Chokri Belaïd était l’un de ces démocrates qui se battent pour des valeurs qui sont universelles. La France doit soutenir ces démocrates pour que les valeurs de la révolution du jasmin ne soient pas trahies”. Manuel Valls a également assuré que “la France ne coopérera jamais quand il s’agit de réprimer un peuple”.

“Il y a un fascisme islamique qui monte un peu partout et cet obscurantisme (…) doit être évidemment condamné (…) puisqu’on nie cet Etat de droit, cette démocratie pour lesquels les peuples libyen, tunisien, égyptien se sont battus”, avait-il également lancé.

Il a, en outre, dit “garder espoir dans le rendez-vous électoral pour que les forces démocratiques et laïques, celles qui portent les valeurs de cette révolution du Jasmin, demain l’emportent”, considérant que “c’est un enjeu considérable (…) pas uniquement pour les Tunisiens mais pour tout l’espace méditerranéen et donc aussi pour la France”.

Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des Patriotes Démocrates Unifié et coordinateur général du Front Populaire, a été tué par balles, mercredi matin, et inhumé vendredi lors d’obsèques nationales.

DI/TAP