Tunisie : Jamel Zran explique les raisons de sa démission

tunisie_radio-125487Lors d’une conférence de presse organisée jeudi, au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) à Tunis, M.Jamel Zran, ancien directeur de la radio culturelle tunisienne a présenté aux médias “les raisons de sa démission de la radio culturelle.”
M.Zran a précisé que sa démission n’intervient pas suite à un conflit personnel mais à la suite de divergences sur la gestion de la ligne éditoriale de la radio culturelle dans un contexte de transition démocratique et de liberté d’expression.

Il a affirmé à ce propos que l’administration de l’établissement de la radio nationale s’est opposée à plusieurs initiatives proposées par l’équipe de la radio culturelle. Il a cité à titre d’exemple la couverture d’évènements culturels majeurs comme la foire internationale du livre de Tunis ou les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) pour lesquelles l’administration de l’établissement de la radio a exigé une couverture médiatique minimaliste sans rapport avec l’importance de ces évènements dans une volonté, selon lui, de s’immiscer dans le travail et la gestion éditoriale des journalistes.

M.Zran a également critiqué le fait que les contenus médiatiques de la radio culturelle étaient toujours soumis à des considérations administratives sans rapport avec les exigences de la transition démocratique et les attentes des auditeurs. Il a cité dans ce contexte le cas de deux émissions radiophoniques qui ont fait l’objet de tentatives de sanction en violation de la liberté d’expression et dans une volonté de censurer des émissions ou des animateurs traitant de sujets d’actualité comme la corrupation ou l’éducation zeitounienne.

M.Zran a indiqué qu’il a appris son limogeage de la radio culturelle par médias interposés et que la confirmation de cette annonce n’a été faite qu’ultérieurement. Il a appelé à revoir la gestion et le fonctionnement de la radio culturelle et des médias en général afin qu’ils répondent aux exigences de l’étape et aux attentes des auditeurs après la révolution, loin de toute forme de censure ou de contrôle de la liberté d’expression.

DI/TAP