Egypte : Morsi dégage !

De nouveaux heurts ont éclaté mercredi au Caire entre manifestants et forces anti-émeutes au lendemain d’une mobilisation populaire inédite contre le président islamiste Mohamed Morsi dont la décision de se doter de pouvoirs exceptionnels divise le pays.

Les manifestations  pro et anti-Morsi ont  fait l’objet de publications dans la presse étrangère :

“Interdit aux Frères musulmans.” C’est ce qu’on pouvait lire, mardi 27 novembre, à l’entrée de la place Tahrir, au Caire (Egypte), où des dizaines de milliers d’Egyptiens s’étaient rassemblés pour protester contre la décision du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, de s’octroyer des pouvoirs exceptionnels. Il s’agit de la plus forte mobilisation hostile au président islamiste depuis son élection en juin.

Francetvinfo

Le président veut simplement créer une nouvelle dictature”, déclare Mohamed Sayyed Ahmed, manifestant de 38 ans au chômage depuis deux ans, qui réclame le retrait du décret et la dissolution de l’assemblée pour qu’une nouvelle “représentant tout le peuple et non juste une section” soit créée.

Le décret empêche toute contestation en justice des décisions présidentielles dans l’attente de l’élection d’un nouveau Parlement, ce qui ne devrait pas intervenir avant le milieu de l’année 2013.

Nouvel Observateur

Le conflit de Gaza a été transformé par Morsi en jeu d’échecs politico-diplomatique de première classe. Il a accouché d’un accord qui soulage les Etats-Unis et Israël. Mais tandis que le fer est encore chaud, il a également frappé pour consolider son emprise sur le pouvoir en émettant ce décret fatidique, calculant qu’il n’a désormais rien à craindre des militaires et des institutions de sécurité pro-américains.

Pressafrik

Comme tous les jours depuis une semaine, des heurts sporadiques ont eu lieu près de la place, aux abords de l’ambassade des Etats-Unis, entre des jeunes et la police qui répondait aux jets de pierres par des tirs de gaz lacrymogènes.

AFP

Au Caire, un manifestant de 52 ans est mort après avoir inhalé du gaz. Il s’agit du troisième décès survenu lors de manifestations depuis jeudi, date de la publication du décret controversé.

Le Matin

Cette déclaration dite « constitutionnelle » aura eu une conséquence positive inattendue, celle d’unir les chefs des grands partis d’opposition qui se sont retrouvés le 22 novembre et de renforcer ainsi leur pouvoir et leur représentativité. D’autres partis politiques – on en compte 15 désormais –, ont suivi le même chemin. L’opposition a désormais son mot à dire en Égypte. On en a la preuve depuis cinq jours.

La Croix

La police a fait usage de gaz lacrymogène contre des jeunes manifestants qui leur jetaient des pierres dans les rues adjacentes à la place Tahrir, symbole de la révolution qui a renversé le régime d’Hosni Moubarak en février 2011. Des manifestations ont également eu lieu à Alexandrie, Suez, Al Minya et d’autres villes du Delta du Nil.

Le Figaro

Mardi, le FMI a de fait soutenu les protestataires. Il a en effet indiqué  qu’un “changement majeur dans les perspectives économiques et les politiques prévues” pourrait remettre en question son plan d’aide de 4,8 milliards de dollars à l’Egypte.

TF1 News

“Le chômage augmente et les gens sont fatigués, crie ce manifestant. Tout le monde, les représentants de l’ancien régime, ici sur la place, tout le monde est civilisé. Les étudiants de l’université, les docteurs, tous ces gens exceptionnels. Ce que fait le gouvernement est inacceptable. La police nous tire dessus alors que nous n’avons lancé aucune pierre, j’en suis témoin ! Je le jure devant Dieu, à l’instant même ils nous ont tiré dessus sans sommation” !

EuroNews

Crédit photo : AP/MOSTAFA EL SHEMY

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