Tunisie : L’extraction du gaz de schiste non rentable selon des experts

«Le projet d’extraction du gaz de schiste, prévu dans le centre du pays, ne sera pas rentable, compte tenu de son coût élevé et de son faible rendement», a estimé M. Ghazi Ben Jemiî, expert en énergie.

Le coût d’un baril Tonne équivalent pétrole (TEP) de ce gaz, peut dépasser 118 dollars a argumenté l’expert, qui s’exprimait dans le cadre d’une séance d’audition organisée, lundi, par la commission de l’infrastructure et de l’environnement relevant de l’Assemblée nationale constituante (ANC).

«En plus, le centre du pays (site du projet) recèle de  l’huile de schiste et non du gaz de schiste, ce qui est de nature à accroître le coût d’extraction», a-t-il encore affirmé. Pour sa part, M. Khaled Kaddour, également expert dans le domaine énergétique, il a indiqué que la part des forages productifs représente 10 à 15% du total des prospections d’hydrocarbures effectuées en Tunisie, relevant que le coût du forage d’un puits d’hydrocarbures conventionnels dépasse 20 millions de dinars.

Pour les hydrocarbures non conventionnels, ce coût pourrait doubler, a-t-il encore précisé. L’expert a recommandé, dans ce cadre, de réviser le code des hydrocarbures tunisien pour couvrir l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Il a rappelé qu’en vertu de l’article 59 de ce code, toute entreprise de prospection est obligée de présenter un dossier au ministère de l’environnement afin d’obtenir un permis de prospection.

Ce dossier, a-t-il dit, doit comporter toutes les garanties nécessaires, notamment celles relatives à la sécurité de l’environnement, la santé de l’être humain et l’ensemble des espèces vivantes. M. Kaddour a mis l’accent sur la nécessité de promulguer une loi permettant de demander aux sociétés qui ont obtenu un permis de prospection de présenter des éclaircissements sur les matières utilisées lors du forage et leurs impacts sur l’homme et l’environnement.

Il a souligné que “la Tunisie accepte toutes les sources lui procurant de l’énergie tout en respectant les normes de sécurité”. L’expert a recommandé de former des cadres et techniciens capables de contrôler les méthodes de travail de ces sociétés et leur conformité aux normes.

Il a mis l’accent sur la rareté des sources d’énergie primaire en Tunisie causant par conséquent un déficit d’environ 2000 millions de dinars, en 2012, au niveau de la balance de l’énergie. Selon l’expert la production d’énergie baissera de 5% par an contre une augmentation de 6% par an de la consommation. Il a ajouté que, selon les résultats d’une étude américaine, publiée en avril 2011, la Tunisie dispose d’une réserve de 0,51 milliards de mètres cubes contre 290 milliards de mètres cubes en Algérie.

WMC/TAP

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