Tunisie- Affaire du niqab : Des associations soutiennent Kazdagli dans son procès

Le collectif des associations de la société civile organise, demain jeudi, devant le tribunal de première instance de La Manouba, un mouvement de protestation en signe de solidarité avec le doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de La Manouba, Habib Kazdaghli qui comparaîtra devant la justice suite à une plainte déposée par une étudiante portant le niqab, affirmant avoir été agressée par le doyen en mars dernier.

Le secrétaire général de l’association de défense des valeurs universitaires, Habib Mallekh a indiqué, lors d’une rencontre avec la presse, mercredi au siège de la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme à Tunis, que ce mouvement de soutien avec Kazdaghli, auquel participe une quarantaine d’associations, sera organisé devant le siège du tribunal. Les protestataires se dirigeront, ensuite, vers le siège de l’assemblée nationale constituante.

M. Mallekh a fait remarquer que ce procès ne cible pas, uniquement, le doyen mais concerne tous les académiciens, estimant qu’il s’agit d’un plan bien orchestré visant la suppression des libertés et de la création. Pour sa part, Rabaa Ben Achour, présidente de l’association de défense des valeurs universitaires a fait savoir que plusieurs avocats étrangers sont arrivés à Tunis pour assister à ce procès et soutenir Kazdaghli. Elle a indiqué qu’au cours de la première comparution devant la justice, le 5 juillet 2012, les faits reprochés au doyen ont été alourdis. Kazdaghli est accusé d’actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonction.

Il risque cinq ans de prison. Rabaa Ben Achour a indiqué que l’association présentera, prochainement, une motion au Président de la République ainsi qu’au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour dénoncer la violence exercée à l’encontre des universitaires, journalistes et artistes. Réuni, mercredi, en séance extraordinaire, le conseil scientifique élargi de la faculté de La Manouba a fait part de “la solidarité de toutes les composantes de l’établissement avec le doyen, dénonçant les accusations mensongères portées à son encontre”.

Dans un communiqué parvenu à la TAP, le conseil scientifique revendique l’arrêt de toutes les poursuites contre le doyen et demande un non-lieu dans cette affaire. Il appelle, cependant, à poursuivre la plaignante pour intrusion dans le bureau du responsable pendant l’exercice de ses fonctions, semant le désordre dans ses affaires.

WMC/TAP