Près de 80 députés ont d’ores et déjà signé la motion de censure contre le gouvernement Jebali. A plus du 1/3 des députés, la motion est recevable mais ceci ne veut pas dire que le gouvernement serait renversé. Car la motion de censure doit réunir les voix de la majorité absolue des membres composant la Constituante pour y arriver :” Convaincre le plus grand nombre des députés de la nécessité de signer la motion est notre objectif aujourd’hui, nous savons que c’est difficile, mais nous nous y attelons”, a affirmé Samir Taieb d’Al Massar.
La motion de censure doit être souvent présentée par un nombre minimum de députés, (en Tunisie, le tiers) elle représente l’un des moyens de pression les plus efficients dans la fonction de contrôle exercée par les députés : cette dernière a théoriquement droit de vie ou de mort sur un gouvernement.
Dans certains pays, le système est dit de « motion de censure constructive », ce qui implique que l’on doit prévoir le nom d’un remplaçant au Chef de gouvernement renversé dans l’attente de l’organisation de nouvelles élections car la crise entre l’exécutif et le législatif ne peut, en principe, être tranchée que par les électeurs.
La crise qui met aujourd’hui dos à dos le président de la République, le gouvernement et une partie des députés s’est déclenchée suite à l’extradition de l’ancien Premier ministre libyen.
Le limogeage de Mustapha Kamel Ennabli, gouverneur de la BCT par Moncef Marzouki serait-il le début d’une longue série d’actions-réactions entre les deux présidences?
Certains observateurs sont surpris du manque de maturité des leaders politiques et décideurs aujourd’hui en Tunisie et s’étonnent du tour que prennent les nouveaux rapports entre les pouvoirs. D’ailleurs en avons-nous? Le peuple tunisien vit aujourd’hui un drame politique dans lequel chaque protagoniste cherche à marquer dans le camp de l’équipe adverse. Il se trouve que le terrain sur lequel on s’échange aujourd’hui les balles ou les buts est une Tunisie vulnérable et affaiblie et qui ne peut souffrir une guerre entre les coalisés d’hier.
A.B.A
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