Le nombre des hommes d’affaires interdits de voyages ne dépasserait pas une centaine, a affirmé une source officielle au ministère de la Justice. Ces hommes d’affaires devraient voir leurs affaires traduites au plus tôt devant un pôle financier et économique constitué de magistrats spécialisés dans les finances, les contrats et les affaires économiques et assistés par des experts de tous bords.
Le gouvernement vise à accélérer les processus de ces affaires qui pèsent sur l’image de la Tunisie à l’international et qui inquiéteraient certains investisseurs étrangers qui refusent de prendre des risques tant que les procès économiques ne sont pas résolus.
Ceci est autant valable pour certains hommes politiques contre lesquels les griefs retenus paraissent minimes alors qu’ils sont des experts reconnus dans leurs domaines à l’international. La décision de justice de leur interdire de circuler reste toutefois souveraine, et les magistrats prennent leurs décisions sans aucune intervention de quiconque, assure-t-on au ministère de la Justice. La création d’un pôle financier et économique serait de nature à accélérer le processus de la tenue des procès.
Une meilleure compréhension de la part des médias concernant la problématique de la corruption pourrait rendre les choses plus aisées pour tout le monde. L’attitude de certains médias qui ne respectent pas toujours la présomption d’innocence des prévenus doit être elle même dénoncée tout comme un attrait presque maladif au sensationnalisme mercantile aux dépends de la vie des gens et de l’indépendance de la justice.
Car cette focalisation sur les dossiers et les personnes dont les affaires sont traduites aujourd’hui devant la justice pourrait compliquer la mission des juges soumis à une grande pression médiatique et populaire. Elle rendrait difficile la restitution des biens et avoirs tunisiens à l’étranger ainsi que l’extradition des personnes en fuite qui pourraient justifier leur peur de rentrer en Tunisie par l’impossibilité pour eux de bénéficier de procès équitables.
Toutefois et malgré les difficultés de la conjoncture, l’Etat reste le seul garant de l’institution judiciaire et c’est à lui de veiller à ce qu’il n y ait pas des risque de dysfonctionnements de l’appareil judiciaire dont de nouvelles victimes de l’injustice viendraient renforcer les rangs de celles qui en ont déjà souffert.
A.B.A
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