Des avocats du “groupe des 25” ont qualifié mercredi de “catastrophique” et de “tragique” la situation de la justice en Tunisie. “Le rendement de la justice en général, et plus particulièrement de l’ordre judiciaire et militaire, souffre de fébrilité dans le traitement des affaires en cours”, ont-ils affirmé lors d’une réunion au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens.
“La justice militaire a échoué dans le traitement des dossiers des martyrs et des blessés de la révolution“, ont ils déclaré, ajoutant que “l’ordre judiciaire n’est pas parvenu à trancher les dossiers de corruption administrative et financière, dont les affaires intentées par le groupe des 25”. Ils ont, en outre, mis l’accent sur l’impératif d’instaurer les principes de reddition des comptes et de transparence afin de régler les dossiers de corruption financière et administrative.
“Les années écoulées ont été marquées par la dilapidation de l’argent public par les organes de l’Etat et le RCD dissous”, ont-ils déploré, faisant noter que les trois gouvernements post-révolution “n’ont pas pris des mesures concrètes pour récupérer ces avoirs”.
L’absence d’une volonté politique de demander des comptes, ont-ils considéré, a beaucoup influencé le fonctionnement de la justice “qui n’a pas encore trouvé son indépendance en raison du retard pris dans la création d’une instance provisoire de la magistrature”.
Les efforts déployés dans le traitement des dossiers des martyrs et des blessés de la révolution, dont ceux de la commission nationale d’investigation sur les dépassements commis depuis le 17 décembre 2010, demeurent “insuffisants”, ont soutenu les avocats du groupe des 25, accusant les autorités de “couvrir les coupables” bien qu’elles “connaissent leurs identités”. Le groupe des 25 avocats avait plaidé en faveur de la création d’un ordre juridictionnel spécialisé et compétent dans les affaires de corruption financière.
WMC/TAP
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