Tunisie : Quand les femmes de Hizb Ettahrir défendent le Califat pour les hommes

Les appels à instaurer un Califat dans les pays arabes, et spécialement en Tunisie, a été au centre des revendications des femmes membres de Hezb Ettahrir, réunies au congrès féminin mondial à Tunis. “Un califat qui donnera à la femme sa juste valeur”, affirment-elles.

Selon Cyrine Ben Alaya, membre du parti et étudiante en préparatoire à Tunis, il faut regarder la femme comme un être et non selon son sexe. « On la juge, selon ses compétences. Nous voulons donner une alternative pratique par le Coran et la Sunna et appliquer les principes de l’islam. La nomination d’un calife est un devoir », estime l’étudiante. « Nous ne voulons pas d’un Etat civique où l’homme de religion n’a aucun pouvoir ! », lance-t-elle.

Mais si le congrès discute des droits de la femme dans un régime de Califat, est-ce qu’elle a le droit de se présenter pour le poste de calife ? « Absolument pas ! », nous répond Cyrine. « le Calife ne peut être qu’un homme», elle argumente ce point de vue d’un hadith du prophète qui dénie à la femme le droit de gouverner. Mais disons que les interprétations diffèrent pour ce hadith, puisque certains le limite à son contexte, et ne présente pas une règle générale. Et puis ceci n’est pas contradictoire avec ce que Cyrine exige comme jugements sur les compétences. L’expérience a démontré que les femmes sont aussi compétentes que les hommes.

Pour elle, l’instauration du Califat est une opération de construction globale. Elle doit être faite par étapes. Et la première étape serait la sensibilisation de la société et de l’opinion publique.

Indiquons que Hezb Ettahrir n’a pas obtenu jusqu’ici la légalisation de son parti tout en exerçant librement. Rached Ghannouchi, leader historique du parti Ennahdha, au pouvoir, a même déclaré qu’Ettahrir a le plein droit d’avoir une autorisation de parti politique.

M.O