Budget 2012 : le prélèvement de journées de travail ne concernera pas les catégories à faibles revenus

M. Jamel Belhaj, responsable au cabinet du ministre des Finances, a indiqué à la TAP, que le prélèvement de quatre journées de travail, pour les agents des secteurs public et privé, proposé dans le projet de budget de l’Etat pour l’année 2012, ne concernera pas les catégories à faibles revenus et les smigards.

Ces prélèvements seront effectués à chaque fin de trimestre. Cette opération générera pour l’Etat des ressources estimées à 150 millions de dinars, ce qui permettra au gouvernement de ne pas recourir à l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) (de 18 à 19 pc), laquelle provoquerait une hausse des prix.

Il a précisé que ce prélèvement au profit du budget de l’Etat est considéré comme nécessaire, eu égard aux défis économiques qu’aura à affronter la Tunisie au cours de l’année prochaine notamment en matière d’emploi et d’impulsion de développement national et régional.

Selon ce responsable, un recours au relèvement de l’imposition sur les sociétés pourrait affaiblir leur compétitivité aux plans interne et externe et les empêcher de recruter, surtout que de nombreuses entreprises ont été confrontées à des difficultés économiques en 2011.

Il a écarté la possibilité pour l’Etat de lancer un emprunt national étant donné son coût élevé, estimant que le meilleur choix réside en un recours à l’emprunt extérieur à des conditions préférentielles.

Il a précisé que le ministère des Finances dispose d’une structure spécialisée chargée du suivi du niveau de liquidité au sein du trésor ainsi que de la dette publique, ce qui permet de prévoir n’importe quelle crise, relative au versement des salaires.

Il a expliqué les déclarations faites par le ministre des Finances (12 décembre 2011), à propos de l’absence de réserves pour le budget de l’Etat pour 2012, par les pertes enregistrées au niveau des grandes entreprises publiques à l’instar du groupe chimique tunisien et de la société des phosphates de Gafsa, principale source des réserves de l’Etat, en raison des grèves et des sit-in. Ces pertes pourraient atteindre un milliard de dinars à la fin de l’année.

Le responsables a indiqué que 37 pc des dépenses de gestion proposées dans le projet de budget de l’Etat pour 2012 seront consacrées aux salaires (8543 millions de dinars), soit une augmentation de 11,8 pc par rapport à 2010, eu égard aux augmentations salariales et au recrutement de 20 300 agents dans la fonction publique.

M. Belhaj a averti que la poursuite de la stagnation de l’activité économique suite aux sit-in, aux mouvements de protestation et de revendications sociales, pourrait entraver la mobilisation des ressources propres pour le budget (71 pc) et même la mobilisation des ressources de l’emprunt (29 pc).

(TAP)