Lettre ouverte à Béji Caid Essebssi « Monsieur le Premier ministre osez S’il vous plait récompenser ceux qui le méritent »

Monsieur le Premier ministre,
Certaines personnes peuvent témoigner de ce que vous avez accompli avec courage et humilité durant ces mois de gouvernance, avec vos sacrifices et malgré la fatigue morale et physique due à l’importance de vos responsabilités. La Tunisie vivait le chaos, des centaines de civils tunisiens y ont perdu la vie.

Monsieur Caid Essebsi,

Quitte à instaurer coute que coute une stabilité, la sécurité et un minimum de légitimité démocratique en Tunisie s’est avéré colossal. Aller tout droit, amener le bateau à bon port en traversant vents et marées, telle était votre devise… et vous avez essayé tant bien que mal de ramer dans des eaux le moins qu’on puisse dire troubles…Reste qu’un pays ingrat envers ceux qui sont les artisans de sa préservation ne peut mériter les sacrifices autant consentis par vous que par tous ceux qui ont osé dire non, qui ont bravé les balles et la mort…
Monsieur,
N’est-il pas de notre devoir de récompenser ceux qui ont tout risqué pour sauver notre chère Tunisie ?
Samir Tarhouni et Sami Sikh Salem méritent bien cela et la loi même l’autorise…La loi numéro 2000-58 du 13 juin 2000, modifiant et complétant la loi numéro 82-70 du 6 août 1982, portant sur leur Statut général, en appliquant :

* L’article 25 (quarter) qui dispose que : Une gratification exceptionnelle (…) peut être accordée sous forme de promotion à un grade Supérieur, (…) aux agents de forces de sécurité intérieure qui : (…) ont évité à l’administration des dégâts graves ou se sont distingués par un haut degré de perfection dans l’exercice de leurs fonctions. La gratification exceptionnelle est accordée directement par le président de la République.
(…) En outre, le ministre de l’intérieur peut accorder sur la base d’un rapport circonstancié une gratification exceptionnelle sous forme de promotion à un grade (…) aux agents des forces de sécurité intérieure qui se distinguent par leur courage et leur dévouement à la cause publique (…).

L’article 76 (nouveau) qui dispose que :
Il est décerné aux agents des forces de sécurité intérieure qui se distinguent par leur courage et leur dévouement à la cause publique les distinctions suivantes :
– un tableau d’honneur
– un témoignage de satisfaction
– une lettre d’encouragement
– une lettre de remerciement
(…)

Selon le résultat des enquêtes officielles et décisives se rapportant sur les circonstances des faits du 14 janvier, contenant une centaine de témoignages de personnes assermentées, de pièces à convictions vidéos et audios et leur propres déclarations, ces deux agents ont fait vraisemblablement preuve d’un courage exceptionnel, ayant mis leurs propre vies ainsi que celle de leurs hommes en péril, pour celle du peuple tunisien et contre la tyrannie, la corruption et l’oppression.

Le premier, a arrêté des criminels présumés, proches du déchu président, alors que celui-ci était encore au pouvoir et ceux-ci se préparaient à quitter le territoire. Il aurait d’ailleurs déclaré
devant son ministre de l’époque, ainsi que du Général Amar le 16 janvier : « j’ai effectué cette opération (…), par ma propre initiative et ma propre décision, et je me suis dit que ce n’était pas
normal que l’on laissait fuir du pays des voleurs après que des centaines de civils soient morts par leur faute, ce n’est pas normal qu’on les laisse fuir. Il était de mon devoir de les arrêter » Et a
par la suite, refusé des ordres anticonstitutionnels de sa hiérarchie, ordonnant la libération des individus arrêtés, se rangeant du côté du peuple tunisien et demandant comme seule protection, la caméra de la télévision nationale; Ce qui a contribué grandement à la fuite du
déchu. Le second, étant resté dans l’ombre, qui a malgré la suggestion présumée de son supérieur hiérarchique de fuir également son poste pour se cacher et ainsi déserter, a décidé d’appliquer ce à quoi il avait prêté serment « d’assurer les fonctions qui lui sont confiées avec honneur et fidélité au respect de la Loi et des institutions (…) et de défendre l’intégrité du territoire», en provocant l’application des articles prévus à cet effet de la constitution, et ayant contribués également à l’éjection constitutionnelle du déchu président suite à sa fuite constatée.

Depuis le premier jour où ils ont décidés d’offrir leur carrière à la sécurité de la nation, il y a plus de vingt ans de cela, ces deux agents ont également effectués des parcours sans faute dans des corps d’élite et n’ont jamais été en rapport avec des actes divergents avec les libertés individuelles des citoyens tunisiens ou de répression. Et depuis le 14 janvier 2011 jusqu’aujourd’hui, malgré l’existence d’entités ayant l’unique volonté de réécrire l’histoire et de discréditer ces deux personnages, ont quand même fait preuve de responsabilité absolue et de dévouement envers la Tunisie et ses
enfants, dans l’unique soucis de préserver une stabilité du pays, pour l’un en assurant avec honneur et responsabilité, les taches qui lui ont été conférées, pour l’autre en acceptant d’avoir été à parement radié par la même hiérarchie du 14 janvier, malgré cet acte héroïque et de garder le silence avec humilité, jusqu’au jour où une légitimité démocratique et stabilité ne naissent en Tunisie.
Monsieur le premier ministre,
Pour l’histoire de notre nation, si les faits cités ci-dessus, en concordance avec les efforts de notre peuple lors de notre révolution, s’avèrent vrais, ne les oubliez pas s’il vous plait. Dans le cas contraire, votre excellence, peut-être serait-il utile de divulguer officiellement les pièces manquantes du puzzle, qui contribueront au regain de confiance de l’opinion publique ?

Félicitation pour votre dévouement durant ces dix mois, et merci pour
votre courage et patriotisme.

« Vive la Tunisie, vive le peuple tunisien, vive la révolution tunisienne ».

Heba Amoullah

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