Rached Ghannouchi et Ennahdha sont-ils toujours dangereux pour le tourisme?

Dans un article publié en avril dernier avait mis en avant l’approche de Rached Ghannouchi pour transformer le tourisme tunisien, notamment par l’interdiction éventuelle de l’alcool et l’adaptation des unités hôtelières tunisiennes aux besoins de touristes musulmans.

Cet article avait soulevé dans le temps une polémique sur les vraies intentions du mouvement Ennahdha concernant l’industrie touristique et avait provoqué un débat parmi les lecteurs, exemples :

“Je suis dans le tourisme depuis 30 ans et je peux vous affirmer que tout ce que avance R. ghanouchi pour promouvoir le tourisme ne fera que l’enfoncer dans le désastre. Il ne s’est pas donné beaucoup de peine pour la définition du tourisme (vive larousse). J’aimerais que M. Ghannouchi demande à quelques hôteliers le montant des indemnités qu’ils ont dû payer aux touristes mécontents du fait que des femmes voilées se baignent toutes habillées dans les piscines. Qu’il se renseigne aussi sur la formule all inclusive qui fait tabac dans le monde de l’hôtellerie et sur la possibilité d’en exclure le vin ou d’augmenter son prix. Qu’il aille se renseigner sur les coutumes et us des pays du Golfe qui mènent un mode de vie tout à fait contraire au nôtre (ils vivent la nuit et dorment le jour) – s’il vous plaît monsieur Ghannouchi laissez le tourisme en dehors de vos objectifs politiques parce que vous n’y connaissez rien du tout!”.

“Pourquoi ne pas développer un réseau touristique adapté aux musulmans, sans pour autant supprimer celui existant ouvert a tous? Si le problème est binaire, c’est soit l’un soit l’autre mais pas les deux sont possibles, alors je vous souhaite de faire les bons choix, au risque de tomber dans l’irréversible!”.

“Je crois que le tourisme arabo-musulman est très intéressant surtout qu’il produit plus de recettes (cas du Liban où on a moins de touristes et plus de recettes). En effet, une très grande partie des touristes des pays du Golfe et maghrébins, par exemple, sont pratiquants et veulent des services touristiques spéciaux (une mosquée à côté, nature de l’hôtel avec plus d’intimité, piscines et services adaptés, absence d’alcool, agences de banques et assurances islamiques, etc.)”.

“Il y a de très belles plages où on peut développer un tourisme de nudisme intégral et d’autres très belle plages où on viendra avec niqab et voile intégral. Le tout c’est de cloisonner. Donc pour chacun son tourisme pour ne pas mélanger les “hommes” avec le “zbib””.

Plus récemment, a entendre les deux dirigeants d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et Hamadi Jebali, on est face à deux modèles de tourisme différents, l’un en version Ghannouchi est bâti sur des hôtels où l’on ne sert pas d’alcool, le second, celui de Jebali a tendance à rassurer les professionnels en réaffirmant que le secteur est vital, important, incontournable, qu’il représente 7% du PIB, emploie 400.000 tunisiens et fait vivre près de 2 millions de Tunisiens

Les dirigeants d’Ennahdha arriveront-ils à fournir une vision plus claire sur leur approche future du développement du tourisme tunisien, à l’occasion de la conférence de presse qu’ils organiseront demain sur le sujet?

A suivre