Du bambou au thé : développement durable dans les réserves de biosphères

Créée en 1987, la réserve de biosphère de Wuyishan est aussi un site du Patrimoine mondial. Elle doit sa singularité aux exceptionnelles forêts subtropicales du mont Wuyi et à sa réputation de lieu de naissance du confucianisme.

En 1994, la réserve de biosphère a institué le Comité conjoint de protection de la réserve naturelle du Wuyishan Fujian afin d’intéresser tous les villages à des plans de protection de l’environnement. Elle a parallèlement apporté son soutien à des modes de vie alternatifs dans la zone de transition, tels que la plantation de bambous. Ces dernières années, l’apiculture, l’éco-tourisme, la restauration, le transport et autres industries ont également commencé à fournir des revenus substantiels.

En 1998, la Chine a révisé sa loi sur les forêts, en interdisant le déboisement dans les réserves naturelles. Le bureau administratif de la réserve de biosphère a dès lors convoqué des réunions avec chacun des villages afin de décider comment faire en sorte que l’interdiction ouvre la voie à un développement économique respectueux de l’environnement. De 1998 à 2001, des allocations provenant du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) rétribuaient les villageois pour qu’ils gèrent de façon écologique la forêt et pour compenser les pertes qu’ils subissaient en n’exploitant pas le bois. Plus de 150 villageois ont ainsi trouvé un emploi de gardiens dans la réserve.

Au début du siècle, la réserve de biosphère cherchait à réduire sa dépendance par rapport au bambou. En janvier 2002, elle a créé un groupe de recherches chargé d’étudier les origines du thé Lapsang Souchong, pour découvrir finalement que la réserve naturelle de Wuyishan était précisément la province d’origine de cette variété de thé.

Presque du jour au lendemain, la structure économique de la réserve de biosphère a changé, la production locale de thé venant rapidement relever de près de 1 000 dollars par an le niveau de revenus des villageois. En outre, comme les nouvelles plantations de thé occupent les sites sur lesquels le thé était déjà cultivé, il n’a pas été nécessaire de mettre en culture des surfaces supplémentaires.

Extrait de Planète Science, Vol.9, N°4, un numéro célébrant le 40e anniversaire du MAB.

Source : Building an Ecologically Harmonious Civilization (.pdf, 2010), produit en anglais et en chinois par la réserve de biosphère de Wuyishan, le Bureau de l’UNESCO à Beijing, le Comité national chinois du MAB et le Réseau des réserves de biosphère d’Asie de l’est.

UNESCO – 30/10/2011 11:00:00