Tunisie – Sidi Bouzid : Les éleveurs réclament la lutte contre la contrebande des moutons

mouton

Les éleveurs de moutons à Sidi Bouzid ont observé, au cours ces derniers jours, une série de mouvements de protestation pour réclamer la lutte contre la contrebande des moutons et dénoncer la hausse des prix du fourrage qui, selon eux, menacent leur activité.

Les éleveurs ont, également, plaidé contre l’importation des moutons, estimant que la production locale est suffisante pour couvrir les besoins de tous les Tunisiens. Un million 53 mille têtes de moutons sont disponibles sur le marché local pour le prochain Aïd et devront couvrir les besoins nationaux estimés à 900 mille têtes, selon le ministre de l’agriculture Sâad Seddik.

Dispersés au gaz lacrymogène, lors d’un rassemblement, le 10 août courant, devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, les éleveurs ont dénoncé l’importation clandestine des moutons depuis la Libye. Selon des éleveurs interrogés par l’agence TAP, l’Etat doit prendre des mesures urgentes pour lutter contre la contrebande, réviser à la baisse les prix du fourrage, mettre en place un programme de promotion du secteur et aider les agriculteurs en difficulté.

Ils ont, également, réclamé des campagnes de sensibilisation et des journées d’information pour développer leur savoir-faire en matière d’élevage. En revanche, plusieurs citoyens se sont dits favorables à l’importation qui, selon eux, représente l’unique moyen pour faire baisser les prix des moutons. De son côté, Fathi Brahmi, directeur régional de l’office du pâturage et de l’élevage à Sidi Bouzid a souligné l’importance de lutter contre le phénomène de contrebande qui menace la sécurité du cheptel.

Il a estimé que la société « Ellouhoum » doit absorber l’excédent de production de la région de Sidi Bouzid à travers la mise en place de programmes qui prennent en compte l’intérêt de l’éleveur.

Il a, également, souligné la nécessité de renforcer les cultures fourragères et de valoriser les déchets fourragers agricoles et industriels dans la région, se déclarant, dans le même contexte, en faveur de l’adhésion de toutes les structures professionnelles et des centres de collecte de lait au programme national de transport des fourrages solides du Centre vers le Sud.

Brahmi a, aussi, estimé indispensable d’améliorer les conditions dans les abattoirs et de les adapter aux normes techniques et sanitaires, proposant de mettre en œuvre un programme de codage du bétail pour en garantir un contrôle sanitaire et d’améliorer les races.

Ammar Aouled Ahmed, président de l’union régionale de l’agriculture et de la pêche à Sidi Bouzid a estimé que l’importation dans tous les secteurs porte atteinte à la production locale.

Il a, dans ce contexte, appelé le gouvernement à résoudre le problème de la hausse des prix du fourrage, à renforcer la formation de la main d’œuvre spécialisée et à encourager les jeunes à travailler dans le secteur de l’agriculture en augmentant les primes et les avantages.

Il convient de noter que la région de Sidi Bouzid garantit annuellement 30 à 40% de têtes de moutons à l’échelle nationale. Pour cette année, elle propose plus de 375 mille têtes de moutons.