Chiheb Ben Ahmed : Restructurer les sociétés du transport public pour éviter les dégâts

Chiheb Ben Ahmed, ministre du transport, a appelé, mardi, les responsables des sociétés du transport public à s’attacher aux programmes de restructuration qui ont été adoptés par le département du transport afin d’éviter davantage de dégâts pendant les prochaines années.

Il a ajouté, à la clôture du 1er forum des gestionnaires des entreprises et établissements publics dans le secteur du transport, consacré à la présentation des grands traits de la restructuration des sociétés du transport public, que les programmes de réformes seront soumis à l’examen par le gouvernement qui décidera de les adopter ou non.

Ben Ahmed a insisté sur le besoin impérieux des sociétés en réformes urgentes sous la houlette de l’actuel ou du prochain gouvernement, au regard de leur valeur économique mais aussi au vu des charges que ces sociétés représentent pour la communauté nationale.

Parmi les sociétés ayant besoin d’une restructuration urgente figurent la société du transport de Tunis (Transtu) la société nationale des chemins de fer Tunisiens (SNCFT), la société nationale du transport interurbain (SNTRI), la société régionale du transport du Sahel, la société régionale du transport de Sfax, la compagnie tunisienne de navigation (CTN) et la société tunisienne d’acconage et de manutention (STAM).

Le responsable a précisé que les plans proposés pour la restructuration des sociétés du transport public mettront fin au processus de couverture des dettes des sociétés publiques de transport par l’Etat et visent à réaliser un partenariat public-privé (PPP).

Il a indiqué, qu’à partir de l’année prochaine, il sera procédé à la collecte des cahiers des charges sous la tutelle du ministère du transport de manière à unifier le type de parc dans les prochaines années. La directrice générale de la TRANSTU, Sarra Rjeb a reconnu, lors d’une conférence de presse, que la société qui représente l’épine dorsale du transport, à Tunis, souffre d’insuffisances en termes de services (fréquence et rapidité des bus), ainsi qu’aux plans financier et organisationnel.

Elle a estimé que la solution ne réside pas dans l’augmentation des tarifs du transport puisque la contribution du client tunisien représente 21% des revenus de la société alors qu’elle est bien inférieure dans d’autres pays pour ne s’établir qu’à 18% en France.

La responsable a fait observer que l’amélioration des revenus de la société peut venir de l’augmentation de la contribution des bénéficiaires indirects (entreprises économiques, centres commerciaux…) aux fonds de cette dernière.
L’Etat a appelé à compenser les pertes de la TRANSTU en contrepartie des services de transport gratuit rendus aux clients à l’instar des départements sécuritaires, l’armée et la douane.

Sarra Rjeb a fait savoir que la société est en quête d’investisseurs pour réaliser le projet d’amélioration du tronçon principal du métro léger de la capitale (150 MD) et mettre à niveau 134 rames d’une valeur de 200 MD. De son côté, le PDG de la société du transport du Sahel Moncef Ben Salem a souligné la nécessité de réviser les tarifs du transport pour couvrir son coût élevé, en instituant, à titre d’exemple, une augmentation de 11,5% en 2014.

Il a également recommandé de réviser l’instrument de récupération des dus de la société, au titre du transport des élèves et étudiants (ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur) et du transport des agents des ministères de l’intérieur, de la justice et de la douane. Ben Salem a proposé d’accorder à la société du transport du Sahel une prime d’investissement d’une valeur de 44 MD pour couvrir les investissements différés au titre des budgets 2013 et 2014, de prendre en charge les dettes restantes de ladite société, estimées à 34 MD, et d’octroyer à cette dernière une prime d’investissement d’une valeur de 15 MD.

Pour sa part, le PDG de la société régionale du transport à Sfax, Radhouane Derbel, a attiré l’attention sur la diminution des revenus de la société, ces dernières années, suite au phénomène d’encombrement que connaît la ville de Sfax. Il a affirmé que la société oeuvre à sortir de la crise moyennant l’exécution d’un programme pour la révision du système d’exploitation et d’achat des bus usagés, tout en réduisant le coût de maintenance et de consommation des hydrocarbures. Le PDG de la SNTRI, Salah Sankouhi a fait savoir que la société compte licencier 120 agents sur un total de 750 employés.

Il a ajouté que la SNTRI accède difficilement aux banques, en ce sens que ses revenus ont baissé de 27MD en 2009 à 26 MD actuellement en plus de la vétusté de son parc automobile.