La présidente de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) Raoudha Grafi a regretté que l’Ordre national des avocats justifie l’agression du juge d’instruction du 5ème bureau du tribunal de première instance de Tunis.
Pour Grafi, contactée lundi par l’Agence TAP, les déclarations de l’Ordre des avocats constituent une déformation de la réalité concernant les procédures d’arrestation d’une avocate accusée d’escroquerie.
Il s’agit, a-t-elle déploré d’une « grave dérive » qui compromet l’édification de l’Etat de droit et des institutions. Grafi a encore noté que « cet incident porte atteinte au prestige de la magistrature et privilégie le langage de la force et de la vengeance individuelle, à la place de l’application de la loi ».
Elle a exprimé la ferme détermination des juges à mettre fin à ce type de dépassements, relevant que « nul n’est au dessus de la loi ».
la présidente de l’AMT a tenu à préciser que le juge d’instruction du 5ème bureau du tribunal de première instance de Tunis a respecté les protocoles en vigueur et qu’il a informé la section régionale de l’ordre des avocats de la date de l’interrogatoire de l’avocate. Ce dernier a été agressé, vendredi, par des avocats pour avoir émis un mandat de dépôt pour escroquerie à l’encontre d’une avocate et refusé également une demande de sa libération.
L’Association des Magistrats tunisiens (AMT) a, dans une déclaration rendue publique, vendredi, appelé les juges à observer un mouvement de protestation de trois jours, à partir de lundi 24 février, en retardant les audiences de deux heures. Pour sa part, le Syndicat des magistrats tunisiens avait appelé le week end à une grève générale dans tous les tribunaux, ce lundi 24 février.