Tunisie : « Le piétinement du processus de transition aura des conséquences sur l’avenir du pays »

tunisie_economie-defecite« Le piétinement du processus de transition démocratique en Tunisie aura des conséquences sur l’avenir du pays », ont estimé, samedi, des experts en droit et en économie.

« Plusieurs facteurs d’ordre politique, économique et sécuritaire ont concouru à cette situation», ont-ils tenu à préciser lors d’une conférence organisée à l’initiative de l’Observatoire arabe des religions et des libertés (OARL) avec le concours de la fondation allemande Konrad Adenauer.

« L’écriture de la nouvelle Constitution était sans conteste une opération excessivement onéreuse aussi bien pour l’économie nationale que pour le simple citoyen », a constaté le président de l’OARL, Mohamed Haddad. « Quelque 89 MDT, tel est le coût global de l’élaboration de la nouvelle Constitution, soit 589 mille dinars par article”, a- t-il révélé.

Pour Ghazi Ghrairi, secrétaire général de l’Académie internationale du Droit constitutionnel (AIDC), le processus de transition en Tunisie s’articule autour de deux étapes-phare: la 1ère s’étend du 14 janvier au 23 octobre 2011, date de la tenue des élections, alors que la 2ème s’étale du 23 octobre à ce jour.

Et d’ajouter : « Bien que la première étape ait abouti à des élections libres, transparentes et neutres, loin de l’immixtion du ministère de l’Intérieur, la 2ème étape dénote un tâtonnement dans la création des instances de régulation ainsi que celles des élections et de l’ordre judiciaire ».

« Il est encore prématuré de dresser le constat du succès du processus de transition en Tunisie », a estimé le constitutionnaliste, Chafik Sarsar, mettant en garde à ce propos, contre l’instauration d’un régime politique « hybride et fragile ».

Une dette extérieure de 30 milliards de dinars et un crédit international de 2,7 milliards de dinars octroyé par le FMI, sont deux facteurs qui dénotent d’un déséquilibre flagrant au niveau du Budget de l’Etat et de l’économie nationale, a constaté l’ex-gouverneur de la BCT Mustapha Kamel Nabli.