Tunisie – Gouvernement : Qui sera le futur Premier ministre?

Le mouvement Ennahdha devrait désigner aujourd’hui, jeudi 21 février, le candidat de son parti pour un remplacement, éventuel, de Jebali au poste de chef de gouvernement. Rappelons que ce dernier a démissionné, suite à l’échec de son initiative de former un gouvernement de technocrates, comme une sortie de crise, aggravée après le décès du militant Chokri Belaid.

Ceci dit, le mouvement Ennahdha a affirmé que le secrétaire général de son parti –Jebali en l’occurrence- est toujours candidat pour former le nouveau gouvernement, précisant toutefois que si ce dernier ne se conforme pas à ses conditions, le parti a d’autres noms, pour former un “gouvernement de salut national“, composé à la fois de technocrates et de politiques.

Quels sont les candidats d’Ennahdha?

tunisie_directinfo_tunisie-ennahdha-jebali-ne-dirigera-pas-le-prochain-gouvernement-officiel_tunisie-gouvernement-qui-sera-le-futur-premier-ministre

Hamadi Jebali( voir sa biographie)

Mise à jour à 15h30 : Hamadi Jebali a refusé d’être candidat pour  former un nouveau gouvernement (voir le communiqué d’Ennahdha).

Interrogé sur son éventuelle candidature à la présidence du prochain gouvernement, Hamadi Jebali a souligné être «toujours convaincu par la nécessité de former un gouvernement de compétences nationales apolitiques», se disant toutefois «prêt à rester au service du peuple».

«Je ne m’engagerai dans une nouvelle expérience que si la date des élections est fixée, et avant cela la Constitution parachevée», a-t-il dit.

Quid de son bilan ?

A en croire les derniers statistiques de l’économie tunisienne présentée par l’INS, le pays a enregistré une croissance de 4% au 4ème trimestre 2012 par rapport à la même période de 2011.  Le PIB a cru de 3,6%.

Le chômage est en régression, son taux s’est situé, pour le 4ème trimestre de 2012, à 16,7% alors qu’une année auparavant il était de 18,9%.

La Tunisie enregistre actuellement le plus haut taux d’inflation depuis sept ans, soit 6%.

Le pouvoir d’achat des Tunisiens est en baisse depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir, à cause de la hausse des prix, des carburants, de l’électricité, des biens alimentaires…

Hamadi Jebali s’est montré comme l’homme de la situation. Il a osé dire «non» au cheikh Rached Ghannouchi et a réitéré sa décision de former un gouvernement de technocrates.

Mais malgré les concertations avec les partis politiques, Jebali a fini par démissionner en l’absence de consensus, en partie à cause du leader du mouvement Ennahdha qui a prédit l’échec de Jebali craignant un complot contre la légitimité électorale.

Conclusion, si Jebali cède aux conditions de son parti, il est fort probable qu’il sera reconduit.

Ali Laarayedh

Ali Laarayedh, ministre de l’Intérieur, est né le 15 août 1955 à Médenine.

Ingénieur principal de l’Ecole de la Marine Marchande tunisienne, M. Laarayedh a assuré des postes de leadership au sein du mouvement Ennahdha depuis le début des années 80 –alors que ce parti portait le nom de Mouvance de tendance islamique (MTI).

Il a été président du Conseil de la Choura du mouvement de 1982 à 1986 et président du bureau politique depuis le congrès de 1988 jusqu’à son arrestation en décembre 1990.

Condamné par le tribunal militaire à quinze ans de prison en 1992, il passe dix ans de sa peine à l’isolement.

Il a publié plusieurs articles dans le cadre de sa contribution au «Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés», et donné des conférences dans des colloques politiques et des droits de l’Homme à l’étranger.

M. Ali Laarayedh est marié et père de trois enfants.