Tunisie – Gouvernement : Qui sera le futur Premier ministre?

Son bilan au ministère de l’Intérieur

La situation sécuritaire du pays est de plus en plus alarmante, surtout après l’assassinat de Chokri Belaid. Autant dire que son action en tant que ministre de l’Intérieur est jugée par la classe politique tunisienne –exception faite des Nahdhaouis- comme décevante.

Ce n’est pas sans rappeler l’existence des Ligues de protection de la révolution, accusées d’être derrière l’assassinat de Lotfi Naguedh, coordinateur du parti Nidaa Tounès à Tataouine; de la police salafiste –dont l’existence est niée par l’Intérieur-, qui fait des rondes nocturnes en l’absence des forces de sécurité; des djihadistes armés appartenant au réseau terroriste d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) impliqués dans les attaques de Kasserine et du site gazier à In Amenas en Algérie; de la police parallèle comme l’affirme Nawaat dans une enquête sur l’homme d’affaires Fathi Dammak, impliqué dans des affaires de trafics d’armes, de planification d’assassinat d’hommes politiques.

Ali Laarayedh est plusieurs fois appelé à la démission par les syndicats des forces de l’ordre à cause de l’absence d’instructions claires contre la mouvance salafiste et le manque de volonté politique de protéger les forces de l’ordre.

Compte tenu de tous ces manquements, il est peu probable qu’Ali Laarayedh soit nommé au poste de chef du gouvernement.

Abdellatif Mekki( voir sa biographie )

Après ses apparitions télévisées, Abdellatif Mekki est pressenti, depuis plusieurs mois, comme successeur potentiel du chef de gouvernement démissionnaire, Hamadi Jebali.

Contrairement aux autres membres d’Ennahdha, Abdellatif Mekki n’a pas fait l’objet de scandales, un point en sa faveur.

Noureddine Bhiri

Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, est né le 10 juillet 1958 à Jebeniana (gouvernorat de Sfax).

Il est titulaire d’une maîtrise en droit de la Faculté de droit et des sciences politiques et économiques de Tunis (spécialité droit privé).

Avocat à la Cour de Cassation, Noureddine Bhiri a rejoint la MTI –ancêtre du mouvement Ennahdha- en 1977 où il occupa plusieurs postes de responsabilité, dont la direction du mouvement à l’Université.

Il est membre du bureau politique du mouvement et de son bureau exécutif et au conseil de la Choura depuis 1981 avant d’être responsable de sa section politique.

Emprisonné de février à septembre 1987, M. Bhiri a adhéré à l’action associative où il était membre du bureau exécutif du Centre de Tunis pour l’indépendance de la justice, membre de la Coordination nationale pour le soutien de la révolution syrienne. Il était coordinateur du Comité des avocats devant le tribunal militaire en 1992.

Le ministre de la Justice est également membre fondateur de l’Organisation nationale de lutte contre la normalisation avec le l’Etat sioniste et du Comité national de soutien de l’Irak. Il est militant dans plusieurs associations de droits de l’Homme.

M. Bhiri est marié et père de quatre enfants.

Ses prestations au ministère de la Justice sont critiquées par la société civile et les défenseurs des droits de l’Homme concernant plusieurs affaires (du niqab, du viol, de Sami Fehri, de liberté d’expressions…).

Conclusion : M. Bhiri, de par son expérience dans le droit, a des chances d’être Premier ministre.

Moncef Ben Salem

Mohamed Ben Salem, né le 19 février 1953, est directeur associé de la société Al Baraka.

Militant de la Mouvance de tendance islamique (MTI) –ancêtre d’Ennahdha-, il est emprisonné en 1987 pendant neuf mois sous le régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Il l’est une nouvelle fois pendant deux mois et demi entre 1990 et 19912.

Il vit ensuite en exil en France de 1991 à 2012. Pendant cette période, il participe, à Paris, aux activités de l’Association tunisienne de solidarité. En 2011, après la révolution qui voit la chute du président Ben Ali, et en faveur des élections du 23 octobre 2011, il est élu à Assemblée constituante en tant que représentant du gouvernorat de Zaghouan, puis devient ministre de l’Agriculture au sein du gouvernement de Hamadi Jebali.

Ce nom a été cité pour remplacer Jebali. Mais selon Badreddine Abdelkafi, membre du conseil de la Choura du mouvement, Hamadi Jebali demeure le candidat favori d’Ennahdha au poste de chef du gouvernement.

Rédaction Di

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