On dit souvent que quand les temps sont durs il ne faut pas hésiter à compter ses sous et surtout à trouver l’argent là où il se trouve. Alors chacun y va de son standing ou «dingue», serions-nous tentés de dire! Chacun y va de son fonds de commerce et de ses opportunités. Qui puise dans le religieux et qui se nourrit au porno de la chair et du politique. Entre les deux, la limite n’est pas étanche.
Pour faire preuve de bonne gestion des deniers de l’Etat, il arrive qu’on puisse se permettre une largesse pour son voisin. Au terme du 80ème mausolée pillé, saccagé ou brûlé, le Palais de Carthage fait finalement don d’un sceau de peinture au mausolée de Sidi Bou Saïd. C’est toute la grandeur d’un soutien «marzoukien»! Le ministre de la Culture se réveille enfin et reconnaît que la protection des mausolées et zaouias est une responsabilité collective qui incombe aux autorités, s’il en reste!
Alors que l’hépatite C frappe Thala, les journalistes s’amusent à disserter la petite phrase qui tue des politiques en herbe. Quand ce ne sont pas les plus bruyants qu’on voit, ce sont les plus fous qu’on entend. A vous de choisir, entre “l’Assida est Hram” ou “les femmes ne doivent plus voyager seules”, dixit le prédicateur islamiste radical Béchir Ben Hassen.
Entre les fous qui flambent les prix des tomates et ceux qui commercent avec le patrimoine, il arrive d’avoir des compétences sorties des temps incertains à inscrire au «Guiness book» du ridicule tunisien.
Fethi Layyouni pourrait y remporter un titre. Il porte plainte plus vite que son ombre mais s’il est le plus «polluant», il n’en est pas forcément le plus dangereux.
J’avoue ne plus savoir s’il faut s’indigner pour des groupes parlementaires qui se font et défont.
J’avoue ne pas comprendre comment on folklorise et ridiculise un gouvernement, un poste de ministre que l’on vend aux enchères du plus conciliant et dénature ainsi une révolution.
J’avoue ne plus saisir, alors que les Tunisiens ont de plus en plus froid et faim, où est le débat, le seul et l’unique qui devait rassembler tout le monde? Relancer l’économie.
D’ailleurs, j’avoue ne plus comprendre les miens, ni les autres!
S’il faut un choc, le voilà: la tête de nos enfants est mise à prix
Les proxénètes de l’endoctrinement, du «business de l’islam politique» paieraient 40.000 dinars la recrue pour le «Djihad».
Serait-ce suffisant pour que vous compreniez pourquoi nos jeunes partent en Syrie, pourquoi se sont-ils retrouvés en Algérie… Et pourquoi ils se feront exploser un jour en Tunisie?
Serait-ce suffisant pour comprendre? Non, bien sûr que non!
Si les images devaient choquer, celles des premiers mausolées brûlés, des écoles coraniques qui prospèrent, des prostituées de 14 ans et de notre jeunesse camée l’auraient fait.
Si vous deviez comprendre, nous n’en serions juste pas arrivés là!
Par Amel Djait