Tunisie – Alqaida – Aqmi : Groupes armés, Larayedh sonne l’alerte

tunisie-kasserineLes sept individus arrêtés suite aux événements de Kasserine, du 10 décembre 2012, ayant enregistré la mort de l’adjudant Anis Jelassi, appartiennent à un groupe terroriste en phase de constitution, a affirmé, vendredi, le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh. Il a précisé que ce groupe qui se fait appeler “phalange (Katiba) Okba Ibn Nafaa” est lié au réseau d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).Le groupe terroriste est rattaché au réseau de l’émir de l’Aqmi, Abdelmoussaab Abdelwadoud, a indiqué le ministre lors d’une conférence de presse, à la caserne de l’Aouina à Tunis, ajoutant que plusieurs membres sont toujours retranchés à Djebel Chaambi (Kasserine).

Le groupe composé de jeunes tunisiens adeptes d’un islamisme radical, est recruté pour être entraîné et embrigadé puis envoyé aux camps de l’Aqmi, en Algérie ou en Libye, a avancé le ministre.

« Ce groupe a une relation organique avec les événements de Rouhia en mai 2011 et de Bir Ali Ben Khalifa en février 2012, en raison de la ressemblance des armes confisqués et des moyens employés. Certains de ses membres sont impliqués dans les incidents de Soliman, fin 2007», a-t-il affirmé ajoutant que cette cellule émergente dont la plupart des membres sont originaires de la région, est dirigée par trois éléments d’Algérie. Elle projette de créer un camp d’entraînement sur la frontière pour mener des actes de sabotage au nom du djihad et pour imposer la Chariaa.

M. Larayedh a signalé que cette cellule pourrait être en relation avec un groupe terroriste impliqué dans les événement de Jendouba.

Le ministre a précisé que les objets saisis de provenance de Libye et d’Algérie contiennent des produits explosifs, des pistolets, des munitions, des cartes militaires, des uniformes et des armes blanches.

S’agissant des incidents de Jendouba, survenus à partir du 6 décembre 2012, Larayedh a assuré que parmi le groupe impliqué dans ces incidents, des éléments chargés de faciliter le transit de terroristes d’Al Qaida depuis la Libye et vers l’Algérie, ont été arrêtés.

Il sont en tout trois libyens et un tunisien arrêtés, tandis qu’un autre groupe s’est réfugié dans les montagnes de Ain Draham dans des zones frontalières proches de l’Algérie et demeure traqué par les forces de l’armée et de la garde nationale, a-t-il dit.

Evoquant les incidents de Kasserine, le ministre de l’intérieur a fait savoir que « la cellule terroriste qui est en constitution n’a pas d’avenir puisque le peuple s’y oppose, ainsi qu’à ses objectifs et à ses méthodes ».

Et d’ajouter : « ces groupes ne peuvent nuire à la marche de la Tunisie ni l’entraver. La Tunisie est « un pays islamique, terre de savoir, de construction et de justice et non une terre d’embrigadement ou de djihad ».

En réponse aux questions des représentants des médias nationaux et étrangers, Larayedh a assuré que les individus arrêtés ou recherchés sont des membres du courant « Ansar Acharia (partisans de la Chariaa), démentant l’existence d’indices sur une quelconque relation entre « la phalange Okba Ibn Nafaa » et « Ansar Acharia ».

Le ministre a, également, fait mention de la coopération et de la coordination continues entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye au niveau des frontières, en vue de renforcer les efforts visant à lutter contre ces groupes terroristes, notant que d’après les investigations des attentats auraient visé des établissements sécuritaires.

Le ministre a fait savoir qu’au total, 16 individus ont été arrêtés dans les incidents de Jendouba et Kasserine et qu’environ 18 sont recherchés.

Concernant les rumeurs sur l’infiltration d’armes dans la capitale, Ali Larayedh a affirmé que de vastes campagnes sécuritaires ont ciblé le transport en commun dans le Gand-Tunis pour lutter contre la délinquance et le vandalisme.

Di/TAP