Tunisie – Education : L’enseignement technique, le maillon faible

Selon plusieurs observateurs, l’enseignement technique en Tunisie constitue le maillon faible du système éducatif. Plusieurs élèves recourent à cette alternative en désespoir de cause, estiment-ils. Pourtant dans des pays comme l’Allemagne ou la Finlande, l’enseignement technique est une partie intégrante de l’éducation et est considéré comme un pilier de l’économie, favorisant la compétitivité des entreprises.

La réforme de 1991 qui a instauré l’enseignement de base a conduit à l’abandon progressif des branches courtes de l’enseignement professionnel et de l’enseignement secondaire technique et la création d’un cursus de formation professionnelle. Seule la filière des sciences techniques a survécu à cette réforme. Le taux des élèves dans cette branche n’excède pas les 13 pc.

Conçue comme étant une séance d’initiation, l’éducation technique est dispensée depuis 1991, par groupes, à partir du deuxième cycle de l’enseignement de base à raison d’une heure ou deux par semaine. En 1992, une filière technique a été créée. Les écoles des métiers transformées en 2007 en collèges techniques. L’idée était de traiter l’abandon précoce des études et d’offrir une seconde chance aux élèves qui rencontrent des difficultés dans le cursus de l’enseignement général, en leur permettant de suivre une formation professionnelle.

Actuellement, le nombre de ces collèges ne dépasse pas 88 répartis sur tout le territoire. Ils accueillent quelque 16 mille jeunes filles et garçons. « La prochaine réforme éducative, doit, impérativement, inclure l’enseignement technique », a insisté Hatem Amara, chargé du dossier de l’enseignement technique au ministère de l’éducation. Il a souligné l’importance qu’il y a de développer cette filière, de la relier à l’enseignement général et de ne plus la considérer, uniquement, comme étant la solution au problème d’échec scolaire. Le responsable propose, dans ce contexte, la création d’une filière d’enseignement technique au niveau du secondaire aboutissant à un baccalauréat technique qui doit permettre à l’élève l’acquisition d’une solide formation de base. Une formation qui l’aidera ensuite à suivre aisément un cursus universitaire technique à forte employabilité, a-t-il ajouté.

Le responsable du ministère de l’éducation a souligné, en avril dernier  l’importance de repenser la structuration des cursus de l’enseignement de base et secondaire et de concevoir une nouvelle démarche qui permettra à l’élève de connaître ses préférences et de faire le rapport avec ses vraies aptitudes pour être capable d’opter pour le bon choix. M Hatem Amara a appelé à l’enracinement de la culture de l’initiative et au développement des travaux manuels auprès des jeunes générations, à travers, notamment, l’intégration de l’éducation technique dans toutes les écoles primaires. Il suggère, aussi, de revoir à la hausse, le nombre d’heures consacrées par semaine à cette matière dans les collèges.

WMC/TAP

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