Il faut commencer par définir ce qu’est la liberté:
– Être libre c’est, dans un premier sens, faire tout ce que l’on veut. Selon cette première conception de la liberté, je ne suis libre qu’en l’absence d’obstacles, que si rien d’extérieur à ma volonté ne m’empêche d’accomplir une action. Ces obstacles extérieurs peuvent être un autre individu ou une loi.
– Mais la liberté désigne aussi la liberté par rapport à ses passions, ses désirs. Si je ne suis que l’instrument de mes passions, je suis alors leur esclave et je ne suis pas libre. La liberté implique ainsi une maîtrise du désir. En ce sens, pour être libre il faut pouvoir choisir, être maître de son corps comme un capitaine dans son navire.
– Enfin, il faut distinguer la liberté individuelle de la liberté collective. Pour qu’un peuple soit libre, il faut limiter la liberté individuelle.
Il convient par la suite d’expliciter le « doit-on ». Quel type de devoir est ici évoqué? Autrement dit, au nom de quoi devrait-on limiter sa liberté?
– Au nom d’une éthique ou d’une morale individuelle, nous devons nous auto-limiter pour devenir des êtres moraux. Si nous ne fixons pas des obstacles à notre liberté, à quelle espèce de liberté se laisse-t-on aller? Les limites à la liberté seront internes.
Aussi, cette liberté absolue dégénère en guerre de chacun contre chacun qui n’a pas de terme sans l’intervention du politique. La loi est un obstacle nécessaire pour que les hommes puissent se mouvoir sans se heurter comme la loi de diffamation ou la loi de blasphème
Tout pouvoir politique, tout ordre social limite plus ou moins les libertés individuelles. Cela s’avère nécessaire pour éviter les rapports conflictuels. Cependant, il s’avère parfois que la limite à la liberté est le prétexte pour certains de s’octroyer une liberté plus grande. La limitation de la liberté doit donc viser une égale liberté.
Commentaire de Smix
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