P. Diddy reconnu non coupable de trafic sexuel

P. Diddy acquitté des accusations de trafic sexuel mais reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution.

Le célèbre rappeur et producteur P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, a été déclaré non coupable mercredi 2 juillet des charges les plus graves qui pesaient contre lui, à savoir trafic sexuel et association de malfaiteurs, lors d’un procès très suivi au tribunal pénal de Manhattan. Toutefois, il a été reconnu coupable d’un chef d’accusation moins lourd : le transport de personnes à des fins de prostitution, une infraction qui consiste à déplacer des individus d’un État à un autre pour des activités sexuelles rémunérées.

Après plusieurs semaines de débats, d’auditions et de plaidoiries intenses, le jury composé de 12 membres a rendu son verdict ce matin. Le juge Arun Subramanian a salué leur engagement et leur impartialité tout au long de ce procès très médiatisé, avant de préciser que la sentence du rappeur sera annoncée ultérieurement.

Dans la foulée de cette décision, l’avocat de P. Diddy, Marc Agnifilo, a demandé la mise en liberté sous conditions de son client, arguant que celui-ci avait été acquitté des accusations les plus lourdes.

Le procès faisait suite à des accusations selon lesquelles Sean Combs aurait contraint plusieurs femmes, dont son ancienne compagne Cassie (relation entre 2007 et 2018) ainsi qu’une autre femme identifiée sous le pseudonyme « Jane », à participer à des sessions sexuelles prolongées avec des hommes prostitués, tout en filmant ou en se masturbant. Ces pratiques étaient organisées via un réseau criminel qualifié de « freak-offs » par l’accusation.

Âgé de 55 ans, P. Diddy est une figure emblématique du hip-hop américain, avec une carrière s’étendant sur plusieurs décennies en tant que producteur, rappeur et entrepreneur. Il est notamment connu pour avoir révélé le rappeur The Notorious B.I.G dans les années 1990, avant de rencontrer le succès personnel avec son album « No Way Out » sous le pseudonyme Puff Daddy.

En 2023, Cassie avait déposé une plainte civile pour viol remontant à 2018, dénonçant des comportements violents et déviants de la part de P. Diddy, notamment des relations sexuelles forcées avec des prostitués. Cette plainte civile, réglée rapidement à l’amiable, avait ouvert la voie à l’enquête pénale et au procès.

Durant l’audience, la défense a vigoureusement tenté de remettre en cause la crédibilité des témoins à charge, insistant sur le fait que le mode de vie de Sean Combs, qualifié de polyamoureux, ne constitue pas une infraction pénale. Cassie et Jane ont reconnu avoir vécu une relation amoureuse avec le rappeur, tout en affirmant avoir subi des menaces liées à leur réputation, leur sécurité et leur stabilité financière.

Les jurés ont pu visionner plusieurs vidéos montrant les « freak-offs », ainsi que des images de caméras de surveillance d’un hôtel à Los Angeles où P. Diddy apparaît en train de traîner Cassie au sol et de la frapper.

La procureure Maurene Comey a dénoncé un comportement violent et hors limites, accusant le rappeur de se croire « intouchable ». Elle avait appelé à une condamnation pour l’ensemble des chefs d’accusation.

Le verdict final du tribunal marque un compromis entre des accusations lourdes et des preuves considérées comme insuffisantes pour une condamnation complète, mais réaffirme néanmoins une responsabilité pénale dans le cadre du transport de personnes à des fins de prostitution.