Le secteur du cuir et de la chaussure en Tunisie, qui emploie plus de 28 000 personnes principalement dans les gouvernorats de Nabeul, Zaghouan et Bizerte, joue un rôle économique important grâce à sa forte orientation vers l’exportation, notamment vers l’Italie, la France et l’Allemagne.
Structuré autour de trois branches — la tannerie, la fabrication de chaussures et la maroquinerie — il est dominé par la filière chaussure, représentant 68 % du tissu industriel. Lors d’une réunion tenue le 9 mai, le ministre du Commerce, Samir Abid, a insisté sur la nécessité de renforcer la coordination entre les acteurs publics et privés et de mettre en place des sous-commissions pour évaluer la situation du secteur et engager des réformes. Les professionnels alertent sur plusieurs défis : la prolifération du marché parallèle, la concurrence des produits contrefaits et de la friperie, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, et le besoin urgent de réviser les cadres juridiques en vigueur.
Bien que 70 % des entreprises soient orientées exclusivement vers l’exportation, dont une part importante à participation étrangère, le secteur reste freiné par le manque d’investissement dans la modernisation, l’accès limité au financement, et une faible culture de la recherche et du développement, indispensable pour suivre les tendances actuelles comme l’écoresponsabilité et l’innovation technologique.