Affaire de “complot contre l’Etat” : Démarrage de la première audience

La première audience dans l’affaire dite de complot contre l’Etat a démarré mardi à 10h00 au tribunal de première instance de Tunis.

Quarante personnes dont des politiques, d’anciens responsables, des avocats et des hommes d’affaires sont mises en cause dans le cadre de cette affaire qui remonte au mois de février 2023 avec le début d’une série d’arrestation de personnes suspectées de former une entente pour comploter contre la sureté de l’Etat.

L’audience a débuté en l’absence des neuf personnes arrêtées. Seuls les accusés qui comparaissent libres étaient présents, et ce, après que le tribunal ait décidé de tenir le procès à distance.

Cette décision a suscité des réactions de désapprobation émanant des accusés eux même, mais aussi de la défense et de plusieurs composantes de la société civile et politique.

La salle d’audience a été marquée par une forte présence des membres du barreau, de personnalités politiques et de représentants de plusieurs partis politiques, d’organisations et d’associations, en plus des médias étrangers et locaux.

D’importantes dispositions sécuritaires ont été prises aux alentours du tribunal.

Parallèlement au démarrage de la première audience dans l'”affaire de complot contre l’Etat”, une marche de soutien a été organisée. Les participants ont, notamment, appelé à un procès public, équitable et en présence des personnes détenues et insisté sur l’indépendance de la Justice.

Des familles de détenus dans le cadre de cette affaire avaient exprimé leur “rejet catégorique” de la décision de tenir le procès à distance.

La Coordination des familles des détenus politiques avait même réclamé la diffusion en direct, par les médias publics, des audiences afin que “tout le monde puisse suivre, en toute transparence, le déroulement du procès”.

La décision de tenir le procès à distance a été critiquée par plusieurs composantes de la société civile et politique et jugée comme une violation criante des principes du procès équitable.

Mercredi dernier, le collectif de défense dans l’affaire du “complot” avait indiqué que le Tribunal de première instance de Tunis, a décidé de tenir, à distance, les audiences de ce procès jusqu’à ce que l’affaire soit tranchée dans sa totalité, selon une correspondance adressée à la section régionale des avocats de Tunis.

Le Tribunal de première instance de Tunis a expliqué sa décision de tenir le procès à distance par “l’existence d’un danger imminent”, qui concerne toutes les affaires pénales programmées pour mars 2025 devant le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme.

Le Tribunal s’est appuyé dans sa décision sur les dispositions de l’article 73 de la loi organique relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent et de l’article 141 bis du Code des procédures pénales.