Football – Ligue 1 : La valse des entraîneurs tunisiens a commencé tôt

La valse des entraîneurs a commencé tôt cette saison en Ligue 1 du football professionnel après la départ de pas moins de six techniciens, au bout de quatre journées de compétition.

Sur l’ensemble des 16 équipes engagées, cinq clubs ont connu des changements à la tête de leurs staffs techniques, à savoir l’EGS Gafsa, le CA Bizertin, l’ES Metlaoui et l’US Tataouine, et ce pour résultats insuffisants, tandis qu’un point d’interrogation se pose sur le départ de Nassif Biyaoui du banc de l’O.Béja malgré un début de saison réussi (4 victoires de suite).

“Ce n’est pas un phénomène nouveau dans notre championnat”, a commenté l’entraîneur Kaies Zouaghi, dans une déclaration à l’agence TAP, ajoutant que “l’entraîneur est devenu de nos jours le bouc émissaire des conditions entourant l’équipe, de la pression des supporters et des campagnes menées par certains groupes sur les réseaux sociaux”.

“Se séparer d’un entraîneur au bout de trois ou quatre journées prouve qu’il existe dès le départ un problème de choix”, a ajouté l’ex-coach de l’AS Gabès, appelant les dirigeants des clubs à donner à l’entraîneur tunisien sa chance et à lui fournir toutes les conditions nécessaires pour réussir et atteindre les objectifs fixés depuis son engagement.

Zouaghi a également souligné que la persistance du phénomène de changement d’entraîneurs a de graves conséquences pour les clubs, ajoutant que les mauvais résultats n’est pas uniquement la responsabilité de l’entraîneur, car le retard dans le lancement de la préparation, le manque d’effectif et la qualité technique des joueurs en sont également les causes.

Il a conclu que le championnat national est devenu peu enthousiasmant pour l’entraîneur tunisien qui a besoin de temps pour s’adapter à l’équipe et d’un environnement sain respectant les conditions du professionnalisme. Il a exhorté les responsables des clubs à choisir judicieusement les entraîneurs en fonction d’objectifs correspondant à leurs équipes et à adopter des approches scientifiques pour évaluer les résultats, tout en soulignant l’importance d’adopter une stratégie efficace qui favorise la stabilité et la continuité.

De son côté, Samir Yaakoub, président du CA Bizertin, a précisé que le choix des entraîneurs pour les équipes de la Ligue 1 doit tenir compte de plusieurs critères, notamment l’aspect financier, la disponibilité des entraîneurs locaux, et parfois même de leur parcours en tant que joueurs et entraîneurs.

“La plupart des contrats signés avec les entraîneurs de la Ligue 1 déterminent le nombre de saisons d’engagement et les objectifs fixés. Le CA Bizertin, par exemple, a fixé dès le départ ses objectifs pour la saison 2024-2025, en l’occurrence figurer parmi les six premiers et atteindre la finale de la Coupe de Tunisie pour la deuxième fois consécutive”, a-t-il indiqué.

Il a révélé que la continuité dans la relation contractuelle entre les clubs sportifs et les entraîneurs reste tributaire de l’évaluation de la période passée à la tête de l’équipe et de sa relation avec les joueurs, avant même les résultats. Il a ajouté que le comité directeur du club avait souhaité maintenir l’ancien entraîneur Imed Ben Younes à la tête de l’équipe bizertine, avant de se séparer de lui d’un commun accord pour qu’il aille entraîner l’ES Metlaoui, après seulement 4 journées de compétition.

“Si des signes de manque d’entente et d’harmonie entre l’entraîneur et les joueurs apparaissent, les dirigeants doivent intervenir immédiatement pour le bien de l’équipe”, a-t-il souligné.

Interrogé sur les raisons du traitement différent des entraîneurs étrangers et la prudence adoptée avant de prendre des décisions de licenciement par rapport aux entraîneurs tunisiens, même si les résultats enregistrés par ces derniers sont meilleurs, Samir Yaakoub a expliqué que cela est principalement dû à des considérations financières.

“Les contrats à valeur élevée conclus avec les entraîneurs étrangers obligent les présidents des clubs à traiter ces derniers d’une manière particulière pour éviter, en cas de conflit, qu’ils saisissent le Tribunal Arbitral du Sport, ce qui pourrait avoir des conséquences financières plus lourdes pour les clubs, pouvant aller jusqu’à une interdiction de recrutement”, a-t-il précisé.

Voici la liste des entraîneurs limogés après quatre journées de Ligue 1 :

EGS Gafsa : Sofiène Hidoussi, Samir Jouili

CA Bizertin : Imed Ben Younes

ES Metlaoui : Mondher Makhlouf

US Tataouine : Hakim Zahafi

O.Béja : Nassif Biyaoui