La présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, comparaîtra, demain, vendredi, devant le bâtonnier des juges d’instruction dans le cadre de l’affaire dite du bureau d’ordre de la présidence de la République, annonce Me Karim Krifa, membre du comité de défense.
Ecrouée depuis 3 octobre 2023, Moussi ne sera pas seule lors de cette audience. Elle sera en compagnie de Meriem Sassi, membre du bureau politique du parti qui devra également être interrogée dans le cadre de cette même affaire, a ajouté Krifa.
Lors d’une conférence de presse tenue, jeudi, l’avocat Karim Krifa a lancé un appel pour une campagne nationale visant à libérer Abir Moussi, soulignant que l’affaire a fait l’objet de pourvoi en cassation.
La chambre d’accusation près la cour d’appel de Tunis avait confirmé le jugement de clôture de l’instruction prononcé au sujet des allégations portées contre Moussi de vouloir planifier un attentat prémédité dans le but de changer la forme du gouvernement, a-t-il dit.
La chambre de mise en accusation près la cour d’appel de Tunis avait prononcé le 31 juillet dernier un jugement annulant la décision de clôture de l’instruction et décidé de soumettre le dossier au juge d’instruction à l’effet de statuer sur demandes du parquet.
Sur un autre plan, Me Krifa a saisi l’occasion pour plaider en faveur de la suppression des différents décrets-lois découlant de l’article 80 de la constitution de 2014, soulignant que ces textes juridiques ne sont plus valables au lendemain du scrutin du 6 octobre 2024.
Dans ce contexte, l’avocat de Moussi a appelé les magistrats en exercice à s’abstenir d’appliquer ces décrets-lois, pressant l’autorité en place à parachever la mise en place des institutions de l’Etat dans les plus brefs délais.
Il ne peut y avoir d’Etat de droit et des institutions sans la mise en place de deux institutions-clé : le conseil supérieur de la magistrature et la cour constitutionnelle, a-t-il martelé.
Krifa a par ailleurs tenu à rappeler la position de son parti au sujet du scrutin du 6 octobre 2024, réaffirmant le rejet en bloc par le PDL des résultats du scrutin.
Preuve à l’appui, Me Krifa a révélé que plusieurs membres du PDL ont été contacté par un autre parti en vue de les exhorter à voter massivement en faveur de son candidat à la présidentielle.
La réponse de Moussi était sans équivoque : un Non catégorique. Plus besoin de renouer avec les frères musulmans, a fait savoir Me Krifa.