La chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de corruption financière a décidé hier de renvoyer un ancien ministre de l’Industrie, un ancien PDG, un ancien directeur général, quatre directeurs de la Compagnie des Phosphates de Gafsa et trois sous-traitants devant la chambre correctionnelle du Pôle judiciaire économique et financier du tribunal de première instance de Tunis.
Ahmed Amin Saiedani, chargé de l’information et de la communication à l’Observatoire de la Surveillance, a confirmé aujourd’hui, vendredi, que ces jugements concernent l’attribution d’un marché pour l’extraction et le transport de 600 000 tonnes de phosphate purifié de la mine de Meknassy à un consortium comprenant deux sociétés appartenant à un membre de l’Assemblée des représentants du peuple et à ses deux frères. Des accusations d’exploitation de la fonction publique pour en tirer un avantage indu, de préjudice à l’administration et de violation des règlements en vigueur pour réaliser un profit ou causer un préjudice ont été portées.
Le porte-parole a ajouté, lors d’une déclaration à Radio Jawhara FM, que la chambre d’accusation a décidé d’émettre des mandats de dépôt en prison à l’encontre d’un ancien ministre de l’Industrie, d’un ancien PDG et de trois sous-traitants ainsi que d’un ancien membre du parlement récemment libéré sous caution dans le cadre d’un règlement judiciaire dans la première affaire relative aux marchés de transport de phosphate par camions en 2013 et ses annexes.
Le porte-parole a précisé que le ministre concerné par ces jugements est Slim Feriani, nommé secrétaire d’État en septembre 2017 dans le gouvernement de Youssef Chahed, et devenu ministre deux mois après sa nomination, et que le membre de l’Assemblée des représentants du peuple de l’époque appartenant au bloc de Nidaa Tounes est Lotfi Ali.