Le président de la République, Kais Saïed, a reçu, hier après-midi, mercredi, au Palais de Carthage, la ministre de la Justice, Leila Jeffal.
En toile de fond, un rappel à l’impératif à ce que nul ne peut prétendre se placer au-dessus de la loi et que Tous, sans exception aucune, sont égaux devant elle.
Lors de cette réunion, le président Saïed a tenu à démentir les allégations sur une prétendue « confrontation » entre le pouvoir et le corps des avocats, soulignant à ce titre que le droit d’ester en justice est garanti et consacré dans le texte de la Constitution au même titre que le droit à la défense.
Le Président de la République a saisi l’occasion pour rappeler les positions audacieuses affichées par nombre d’avocats tunisiens en période coloniale et post-indépendance, soulignant que « l’avocat n’est pas au-dessus de la loi », et que l’ordre national des avocats n’a pas hésité par le passé à traduire des avocats devant son conseil de discipline et à prononcer des sanctions appropriées à l’encontre de quiconque aurait manqué aux obligations découlant de l’éthique de la profession.
Revenant sur les incidents survenus récemment, le chef de l’Etat a tenu à préciser que ce qui s’est passé n’a rien à avoir avec le corps du barreau et qu’il s’agit plutôt de mesures visant « ceux qui ont osé outrager, offenser et discréditer la patrie via des médias ».
Ces mesures ont également ciblé ceux qui ont violemment agressé un agent de sécurité, a-t-il encore ajouté, rappelant à ce propos que quiconque ose discréditer sa patrie ou agresse un fonctionnaire public lors de l’exercice de ses fonctions ne peut en aucun cas prétendre échapper à la redevabilité ou encore bénéficier de l’impunité.
Autant nous nous opposons catégoriquement à quiconque, depuis l’étranger, ose ternir l’image du pays et de ses symboles, autant nous sommes contre quiconque, de l’intérieur du pays, se permet de porter atteinte à la patrie ou la discréditer, a fait savoir le chef de l’Etat.
Le Président de la République a, par ailleurs, rappelé le devoir qui incombe à l’Etat tunisien de veiller à garantir au détenu son droit à un traitement humain et non dégradant, ajoutant que celui qui ose offenser sa patrie alors qu’il est établi son sol semble bénéficier d’une protection offerte par « certains milieux officiels et non officiels établis à l’étranger ».
Le président Saïed a tenu à souligner qu’une attention accrue a été portée ces derniers jours à une ou deux personnes alors qu’il était plus loisible et opportun de faire allusion à l’arrestation par le parquet, lundi, d’un avocat accusé de « participation à une entente terroriste » et « de blanchiment d’argent », en plus de plusieurs autres griefs portés contre lui.
“Pourquoi n’y a-t-il eu de polémique ou de tollé autour de cette affaire ? s’est interrogé le chef de l’Etat, réaffirmant que le barreau est un corps qui est plus honorable que les agissements répréhensibles émanant de certains de ses membres qui osent léser à leur pays ou commettre une agression contre un agent de l’ordre.
Le président de la République a tenu à préciser que la Maison de l’avocat est en premier et en dernier ressort « un édifice ou un bâtiment bâti sur le sol tunisien » et qu’il est donc pas soumis au régime de « l’extraterritorialité ».
Par conséquent, nul ne peut s’y retrancher dans l’impunité ou prétendre que l’intervention opérée par les forces de sécurité soit assimilée à une « descente ».
Dans ce contexte, le président Saïed a affirmé que l’intervention menée par les forces de sécurité dans les locaux de la Maison de l’avocat était une « mesure effectuée en bonne et due forme et dans le respect total de la loi tunisienne, garante de l’égalité et du droit à un procès équitable.