L’OMCT fait état d’obstacles qui entravent la documentation médicale en Tunisie

Inès Lamloum, responsable juridique de l’Organisation mondiale contre la torture, a affirmé, jeudi, qu’il existe des “obstacles qui entravent la documentation de la médecine légale des victimes de la torture en Tunisie”.

“Les victimes de cette pratique ne peuvent pas obtenir un certificat médical préliminaire en raison d’une pression exercée par les agents de sécurité sur les médecins d’urgence”, a-t-elle dénoncé lors d’une conférence de presse à Tunis.

La conférence de presse qui s’est déroulée en présence de plusieurs militants des droits de l’homme a été consacrée à l’examen du rapport annuel de l’organisation sur “la recherche, la documentation et la médecine légale dans les cas de torture et de mauvais traitements en Tunisie”.

Dans ce contexte, Lamloum a ajouté que les données contenues dans les certificats médicaux préliminaires sont souvent « lacunaires » et ne fournissent qu’une brève explication des circonstances entourant l’agression.

Dans l’ensemble des rapports médico-légaux examinés lors d’une enquête de terrain menée à cette fin, les résultats ne font pas état de séquelles psychologiques subies par la victime comme ils ne donnent pas d’explication détaillée des circonstances de l’agression, conformément au récit de la victime, a-t-elle regretté.

De son côté, Najla Talbi, directrice du programme “Soutien aux victimes de la torture”, a souligné que le rapport est basé sur un échantillon de 61 dossiers.

Il vise à jeter la lumière sur l’importance des examens médicaux pour prouver les actes de torture subis par les détenus particulièrement dans les postes de police. Pour elle, la documentation médicale joue un rôle central dans la lutte contre la torture et les mauvais traitements.

Elle a ajouté que son programme, soutenu par un Collectif d’avocats, vise à aider les victimes de la torture et de mauvais traitements à accéder aux rapports médicaux légistes et à garantir une utilisation appropriée par les juges.

Talbi a plaidé pour un cadre juridique idoine et des garanties institutionnelles nécessaires pour prévenir les violations, déterminer les responsabilités et indemniser les victimes.