Tunisie : 1eres Journées Nationales de l’Ordre des Médecins et 1eres Journées de la Fédération Maghrébine des Médecins

Les participants aux premières journées nationales de l’Ordre des Médecins et aux premières journées de la Fédération Maghrébine des Médecins (Créée en novembre 2022 en Tunisie) qui se tiennent les 9 et 10 février 2024 à la faculté de médecine de Tunis ont discuté des “réalités et perspectives de l’exercice de la médecine au Maghreb”.

Ils ont, ainsi, évoqué l’exode en masse des médecins Tunisiens (raisons, impact et réaction de l’Ordre), l’agression au quotidien du personnel médical en Tunisie et ses répercussions sur l’exercice de la profession.

Hanène Tiwiri, médecin et membre de l’ordre des médecins de Tunisie, a souligné, dans une déclaration à la TAP, que les agressions contre les professionnels de santé, notamment les médecins et le cadre paramédical, figurent parmi les principales raisons de la migration. Elle a ajouté qu’il n’existe actuellement aucun établissement hospitalier public qui soit à l’abri de ces agressions.

Elle a fait savoir que la commission nationale de la santé a dénombré, de 2017 jusqu’en 2022, 14.369 accidents de travail dont 570 agressions contre le personnel médical et paramédical, soulignant à cet égard l’absence de statistiques officielles, notamment en raison de la réticence de nombreux médecins à signaler aux autorités sanitaires, les cas de violences auxquels ils ont été exposés.

Elle a indiqué que l’Ordre des médecins a annoncé la création d’un observatoire sur les cas de violence contre les médecins. les signalements de violence s’effectueront via un questionnaire sur le site de l’Ordre des médecins afin de déterminer les cas de violences et leurs causes.

De son côté, la cheffe de service à l’hôpital Razi et membre de l’Ordre national des médecins de Tunisie, Rym Ghachem, a fait un exposé sur “l’exode en masse des médecins Tunisiens : raisons, impact, réaction de l’Ordre”. Elle a fait savoir que 29 mille médecins sont inscrits à l’ordre des médecins dont 4 mille ont quitté le pays et deux mille sont décédés.

Elle a ajouté que les causes de la migration sont multiples citant, notamment, les raisons d’ordre économique et les meilleures conditions de travail offertes par les pays d’accueil, soulignant que les destinations privilégiées pour les médecins tunisiens sont l’Allemagne, la France et les pays du Golfe.

De son côté, le président de la Fédération maghrébine des médecins, Boubekri Mohamedine, a déclaré aux médias que tous les pays du Maghreb souffrent du phénomème de la migration des médecins, ajoutant que ces journées offrent l’occasion de discuter des problèmes des médecins maghrébins et de trouver des solutions communes en faveur de l’ouverture et de l’exercice de la médecine dans la région à travers, notamment l’unification des diplômes.

Les travaux porteront, demain, sur le thème “Droits des patients et responsabilité médicale au Maghreb”.