Tunisie : L’abattage des chiens errants vise à limiter la propagation de la rage

Les opérations d’abattage des chiens errants menées par les municipalités ces derniers temps visent à limiter la propagation de la rage suite à l’apparition de plusieurs foyers de contamination, a fait savoir mardi la cheffe du laboratoire de la rage à l’Institut Pasteur de Tunis (IPT), Mariem Handous.

Dans une déclaration à l’agence TAP, la responsable a souligné que la probabilité d’infection d’un chien errant par cette maladie est estimée à 50%, estimant, toutefois, que la vaccination demeure la solution la plus efficace pour en limiter la propagation.

Handous a mis l’accent sur la nécessité d’appliquer les mesures en vigueur après l’opération d’abattage et d’enterrer le chien dans un trou d’une profondeur de plus de deux mètres en ajoutant de la chaux (oxyde de calcium) pour éviter d’éventuelles infections et contaminations.

La responsable a souligné que la solution la plus efficace pour limiter la propagation de la rage reste toujours la vaccination des animaux domestiques.

Il est aussi recommandé, selon la même source, de ne pas abandonner les animaux dans la rue et de veiller à la collecte régulière des déchets par les services municipaux pour stopper l’appariation de foyers de contamination.

D’après Handous, la lutte antirabique en Tunisie est assurée en étroite coordination entre les ministères de la Santé, de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la pêche et de l’Intérieur.

La responsable a indiqué que les analyses effectuées par le laboratoire de la rage de l’Institut Pasteur de Tunis sur 1281 échantillons de différentes régions du pays en 2023 ont révélé que 28% des échantillons provenant d’animaux et 19,51% provenant de chiens étaient positifs.

« Au cours de la même année, près de 40 mille cas d’attaque par un animal suspect et 6 décès chez l’homme dus à la rage ont été enregistrés », a-t-elle signalé.

Mariem Handous a rappelé que l’État tunisien fournit gratuitement le sérum et le vaccin aux citoyens moyennant un budget de 6 millions de dinars par an, dans 362 centres de vaccination contre la rage dans tout le pays, notant qu’il est possible de localiser ces centres sur le site Web du ministère de la Santé.

Elle a, en outre, appelé à la nécessité de coordonner les efforts pour éliminer la rage et atteindre l’objectif mondial de zéro décès lié à la rage d’ici 2030, insistant sur l’importance de laver et de désinfecter la blessure pendant 15 minutes en cas de morsure de chien et de se rendre immédiatement à l’établissement de soin le plus proche pour recevoir un traitement préventif.

A noter que le ministère de l’Agriculture s’engage à vacciner gratuitement les chiens lors de la campagne annuelle lancée en décembre, janvier et février, et à assurer la vaccination dans tous ses centres tout au long de l’année.