A l’occasion de la commémoration du 11e anniversaire de l’assassinat du secrétaire général du parti des démocrates unifié (Ppdu), Chokri Belaid, des partisans ainsi que des activistes politiques se sont rassemblés, mardi, devant le Palais de justice de Tunis pour réclamer la poursuite en justice des commanditaires du crime.
Chokri Belaid, avocat et militant de gauche, a été tué par balles le 6 février 2013 au pied de son immeuble.
Ce rassemblement coïncide avec l’audience de plaidoirie du collectif de défense de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi qui a débuté ce matin au tribunal de première instance. Le procès avait été reporté à maintes reprises.
Le 1er février, le Ppdu a fait savoir que le secrétaire général du parti et représentant légal du parti Zied Lakhdher a été entendu par le juge d’instruction près le pôle judiciaire antiterroriste en tant que partie civile dans le cadre de l’affaire dite de “l’appareil secret”, révélée par le collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Des dizaines de manifestants ont scandé des slogans incriminant la Troika (ndlr : Ennahdha, Ettakatol, CPR), alors au pouvoir, et accusant le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi d’être derrière l’assassinat de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi (député et coordinateur général du Courant populaire assassiné le 25 juillet 2013).
Pour les manifestants, la Tunisie a vécu une décennie noire, marquée par le terrorisme, la violence politique et les discours de haine et les appels à la violence contre les opposants politiques.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Abdelmajid Belaid, frère du martyr Chokri Belaid, a estimé que l’assassinat de Chokri Belaid est un assassinat politique qui avait pour objectif de “faire taire sa voix qui dénonçait haut et fort les projets destructeurs de l’islam politique en Tunisie”.
Il a salué la volonté politique actuelle qui encourage la reddition de comptes et la poursuite en justice des commanditaires et auteurs du crime. Auparavant, la justice sous la pression du mouvement Ennahdha et de ses pions qui ont, maintes fois, tenté de classer le dossier de l’assassinat de Belaid.