La majorité des migrants irréguliers en Tunisie y sont entrés légalement

La majorité des migrants irréguliers en Tunisie y sont entrés légalement mais ont dépassé les délais de séjour permis “, a souligné mercredi Paola Pace, cheffe de mission adjointe au bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie.

Dans une déclaration à l’agence TAP en marge d’une manifestation organisée au Palais des congrès à Tunis à l’occasion de la célébration de la journée internationale de l’Afrique, la responsable a fait savoir que sur environ 60 mille migrants en Tunisie, 10 à 15% sont en situation irrégulière.

” A cet effet, l’OIM œuvre en partenariat avec la Tunisie à garantir les droits des migrants et à assurer leur protection “, a-t-elle dit.
Dans ce contexte, la responsable a signalé que plusieurs programmes sont mis en œuvre en partenariat avec la Tunisie pour que la migration soit un choix pour les jeunes et non pas une nécessité.

Parmi ces programmes, l’intervenante a cité l’école de la seconde chance et la promotion de la formation professionnelle des jeunes.

” La Tunisie a aussi une diaspora importante à travers le monde et nous œuvrons à encourager les Tunisiens résidents à l’étranger à investir dans leur pays et dans leurs régions d’origine afin de contribuer au développement local et créer de l’emploi “, a-t-elle indiqué.

” En revanche, pour les migrants vivant en Tunisie, nous œuvrons à leur garantir leurs droits tout en les aidant à contribuer au développement du pays d’accueil ”

En outre, Paola Pace a mis l’accent sur l’importance de la richesse et de la diversité du continent africain.
Pour sa part, Mariama Mohamed Cissé, directrice du bureau de liaison spécial de l’OIM auprès de l’Union Africaine (UA) et de la commission économique des Nations Unis pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba en Ethiopie a appelé les gouvernements et les leaders d’opinions à déployer des efforts et à jouer un rôle important dans la création d’une Afrique intégrée et résiliente qui reconnait et respecte les droits de l’homme et la justice pour tous.

Dans une intervention enregistrée diffusée lors de la manifestation, Mariama Mohamed Cissé a regretté qu’à ce jour le protocole de l’UA sur la libre circulation des personnes sur le continent africain ne soit ratifié que par 4 pays depuis son adoption en 2018.

Selon le rapport sur la migration en Afrique de 2020, 3% de la population africaine vit en dehors de son pays d’origine et environ 21 millions d’Africains vivent dans un autre pays africain, a-t-elle signalé faisant remarquer que depuis 2010 la migration interafricaine a augmenté de plus de 43,6% contre 26% pour les migrations Afrique-Europe.

” La migration et la mobilité en Afrique doivent être considérées comme faisant partie d’un phénomène positif permettant d’exploiter l’intégration économique “, a-t-elle affirmé.

” En effet, la libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services facilitera l’accès à l’emploi et à l’éducation et améliorera la qualité de vie des populations et les conditions de vie des travailleurs “, a-t-elle ajouté.

A l’occasion de la journée internationale de l’Afrique, célébrée le 25 mai en commémoration des accords de l’OUA/UA du 25 mai 1963, marquant la fondation de l’Organisation de l’unité africaine des activités culturelles et scientifiques sont organisées au palais des congrès à Tunis.
Théâtre, musique, Foire des Traditions Africaines, ateliers de réflexion et tables rondes sont au programme.