Affaire de Rifka Cherni : La dynamique féministe organise demain un rassemblement de protestation

La dynamique féministe a annoncé l’organisation, demain mercredi, d’un rassemblement de protestation et de solidarité devant le tribunal de première instance du Kef pour revendiquer l’accélération de l’examen de l’affaire relative à l’assassinat de Rifka Cherni.

La dynamique féministe, qui regroupe neuf associations, a ajouté que le procès est de la plus haute importance en raison de la montée de la violence et de l’augmentation du féminicide dans le pays, selon un communiqué publié mardi.

La dynamique féministe a dénoncé la réticence face à l’application de la loi n°58 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, appelant les structures concernées à assumer leur responsabilité dans la protection de la femme et l’application de la loi.

La dynamique a critiqué le traitement du ministère de la femme de ce phénomène en se contentant de publier des communiqués sans prendre de mesures pratiques, déplorant l’absence de politiques publiques pour lutter contre les féminicides et les violences faites aux femmes.

Depuis le début de l’année en cours, 15 féminicides ont été commis, selon les statistiques publiées par l’association Aswat Nissaa, membre de la dynamique féministe.

La dynamique regroupe aussi, l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates, l’Association Baity, l’Association Amal pour la famille et l’enfant, le Groupe Tawhida Ben cheikh, l’Association Joussour du Kef, l’Association Kalem, l’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement et l’Association Femme et Citoyenneté au Kef.

L’affaire de Rifka Cherni remonte au 9 mai 2021. Le mari, policier, avait tiré cinq balles de son arme de travail sur la victime peu avant la rupture de jeûne du mois de Ramadan. L’affaire a suscité une vive émotion et une forte réprobation dans le pays.

Deux jours avant le drame, la victime, âgée de 26 ans avait porté plainte contre son époux pour violences aggravées attestées par un certificat médical de 20 jours. Elle avait cependant renoncé à poursuivre son agresseur “compte tenu de leurs liens familiaux” et “pour l’intérêt de leur enfant”, avait indiqué à l’époque le porte-parole du Tribunal de première instance du Kef, Faouzi Daoudi