Des députés ont souligné, lundi, dans des déclarations à la TAP, que le travail parlementaire ne peut être accompli sans la formation de blocs parlementaires, s’accordant à dire que “la déclaration du président de la République, Kais Saied, à ce sujet a été mal interprétée”.
Saied avait déclaré, samedi, en marge d’une visite inopinée au siège “Snipe La Presse”, à Tunis, “le prochain parlement doit être à la hauteur des aspirations du peuple tunisien, car il ne sera pas comme le précédent…Ceux qui surenchérissent et parlent de formation de blocs parlementaires sont hors contexte…car ils sont sous le contrôle des électeurs”.
Le député Riadh Jaidane a déclaré à ce sujet que la commission du règlement intérieur se penchera sur la question dans la mesure où le travail parlementaire doit être réalisé dans le cadre de groupes, en allusion au blocs parlementaires.
Il a indiqué que le chef de l’Etat visait par cette déclaration les blocs partisans qui ont porté atteinte à l’action parlementaire, soulevant la question du “tourisme parlementaire” observé dans la précédente assemblée.
Pour le député Hichem Hosni, les blocs parlementaires sont mentionnés dans la nouvelle constitution et de ce fait, ils sont reconnus par la loi.
“Il n’est pas envisageable de parler d’action parlementaire sans blocs”, a-t-il dit, précisant que “le chef de l’Etat s’adressait aux groupes parlementaires formés par l’argent sale et la corruption”.
De son côté, Ahmed Bennour, a indiqué que la déclaration du chef de l’Etat a été mal interprétée. “Le président est plutôt contre la formation des blocs parlementaires par l’argent sale”, a-t-il expliqué.
“Nous oeuvrerons à travailler dans le cadre de blocs parlementaires proches en termes de programmes et non de régions”, a-t-il dit.
Pour sa part, la député Sirine Mrabet a rappelé que les groupes parlementaires doivent être formés pour débattre des projets de loi, estimant qu’il est inconcevable qu’un député travaille de manière individuelle.
En vertu de l’article 62 de la nouvelle constitution, “Si un député se retire du bloc parlementaire auquel il appartenait au début de la législature, il lui est interdit de rejoindre un autre bloc”.