Tunisie : Amnesty International ” inquiète ” face aux arrestations des opposants de Saied

L’organisation Amnesty International (bureau de Tunis) a exprimé ” une grande inquiétude quant à la vague des dernières arrestations ayant pris pour cible des opposants au président de la République, Kais Saied “.

Nous sommes préoccupés par l’usage de l’arsenal juridique pour faire taire les critiques, particulièrement le décret-loi n°2022-54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication, explique l’organisation, mardi, dans une déclaration.

Ce décret constitue une menace pour la liberté d’expression et le droit à la vie privée, a-t-elle estimé, évoquant également sa crainte à l’égard de l’usage de la loi organique n°2015-26 relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent ainsi que d’autres articles du code pénal.

Amnesty International a appelé les autorités tunisiennes à ” cesser toutes les mesures légales prises contre des activistes pour avoir utilisé leurs droits humains fondamentaux, particulièrement leur droit à exprimer leurs opinions librement et de manière pacifique “.

Elle a souligné l’impératif de ne plus traduire des personnes critiquant ouvertement le pouvoir devant les tribunaux militaires, insistant sur la nécessité de respecter les droits de l’Homme et les libertés fondamentales, lit-on de même source.

Des mandats de dépôts ont été récemment émis à l’encontre de Kamel Letaief, homme d’affaires, Khayem Turki, activiste politique, Abdelhamid Jelassi, ancien dirigeant au mouvement Ennahdha, et Issam Chebbi, secrétaire général du parti Al Jomhouri.

Ils comparaissent devant la justice pour suspicion de conspiration contre la sécurité intérieure de l’Etat.