Des avocats et représentants d’organisations et partis politiques ont observé, mardi, un rassemblement de protestation devant le tribunal de première instance de Tunis en solidarité avec le militant Ayachi Hammami, coordinateur du comité de défense des magistrats révoqués (57 juges).
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Ayachi Hammami est accusé par la ministre de la Justice de “diffusion de fausses rumeurs dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui et de porter préjudice à la sûreté publique” et “d’attribution de données infondées visant à diffamer les autres”.
Hammami avait été convoqué au sens du décret-loi 54, étant donné qu’il s’était exprimé sur la radio Shems FM à propos de la question des juges dispensés, estimant qu’ils étaient “lésés” par la ministre de la Justice qui, selon lui, “a commis une infraction de non-exécution des décisions de justice”, en plus d’avoir présenté des dossiers incriminant certains d’entre eux après que le tribunal administratif s’est prononcé sur leur sort.
S’exprimant devant le tribunal, Hammami a estimé qu’il fait l’objet d’accusations “à caractère politique ” dans une affaire d’opinion publique par excellence qui traduit le traitement du gouvernement avec l’opposition et les voix libres sur la base de ” lois discriminatoires “.
Hammami a accusé le président de la République Kais Saied de vouloir mettre la main sur la magistrature et sur le pouvoir judiciaire qu’il veut réduire à une simple ” fonction “.
Anas Hmaidi, président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) a estimé que cette nouvelle étape a été précédée par la ” violation de l’indépendance de la magistrature ” à travers notamment la révocation de plusieurs magistrats avec de faux dossiers falsifiés et des rapports confidentiels et le refus d’appliquer les décisions du tribunal administratif.