A l’initiative de la Faculté de Droit de Sfax, de l’Association Université et Environnement (AUE) et l’Institut Français de Tunisie, la ville de Sfax a abrité pendant deux jours (8 et 9 décembre) un colloque international sur “La liberté de l’expression et de la presse”, auquel ont notamment pris part des juristes et universitaires tunisiens et français.
Passant en revue les textes juridiques qui régissent la liberté d’expression en Tunisie, le doyen de la Faculté de Droit de Sfax Khalil Fendri a mis en garde contre certains textes dont le décret-loi 54-2022 au nom duquel peuvent être exercés des abus à l’encontre de la liberté d’expression, selon lui.
Il a fait savoir que la liberté d’expression est “une liberté fondamentale” et considérée comme étant l’un des fondements essentiels de la démocratie, faisant remarquer que cette liberté d’expression dépasse le cadre classique des médias pour englober d’autres canaux dont les réseaux sociaux et les cercles de débat et de dialogue, comme le stipulent les standards internationaux qui mettent l’accent sur le caractère universel et sans frontières de la liberté.
Le Co-directeur du département “Contrat, responsabilité civile et assurance l’IRIS” à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jonas Knetsch a, pour sa part, souligné que la liberté d’expression en France est dans une situation fragile parce qu’elle se heurte aux droits individuels, aux intérêts économiques et à d’autres formats de restriction.
Il a estimé que la thématique de la liberté d’expression concerne aussi bien les journalistes que les universitaires car elle peut être débattue sous différents angles.
De son coté, Jean-François Albat, Directeur-délégué de l’Institut français de Tunisie à Sfax, a mis l’accent sur l’importance de la réflexion collective sur une thématique d’un grand intérêt et s’est interrogé sur la place que doivent occuper, aujourd’hui, les hébergeurs de sites, les influençeurs et les nouveaux producteurs de contenus dans le paysage médiatique, communicationnel et leur relation par rapport à la liberté d’expression qui se veut une cause capitale et universelle où des réformes du système normatif sont devenues nécessaires, selon ses dires.