Cinq organisations ont réclamé le retrait du décret-loi n°2022-54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication qui, selon elles, est diamétralement opposé aux objectifs de la révolution du 17 décembre/14 janvier.
La persistance à traduire des directeurs de journaux et des journalistes devant la justice en vertu de ce décret-loi présidentiel représente une atteinte systématique à la liberté d’expression et de la presse, affirment les signataires d’une déclaration commune rendue publique, ce jeudi.
Il s’agit d’une tentative de bâillonner les médias, de les suffoquer au double plan économique et social et de les contraindre de démissionner, assurent les organisations.
Ces mesures représentent une “escalade dangereuse” visant à restreindre le droit des citoyens à une information vérifiée et à un débat public sur les politiques de gestion de la crise actuelle, ajoutent-elles, faisant remarquer qu’elles ont par contre pour dessein de servir les agendas du pouvoir en place.
Ce décret-loi, précisent les organisations, profère explicitement des menaces contre tous ceux qui s’avisent d’émettre un avis hostile au pouvoir en place.
A cet égard, les signataires de la déclaration plaident en faveur du lancement d’une campagne nationale pour lutter contre ce décret-loi.
D’autre part, ils appellent les magistrats, étant garants des droits, des libertés, de la justice et de l’équité, à servir d’un bouclier inébranlable contre toute atteinte aux libertés publiques et individuelles.
Cette déclaration a été signée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Ordre national des avocats tunisiens (ONAT), la Fédération tunisienne des directeurs des journaux, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH).
Composé de 38 articles, le décret-loi n°2022-54 du 13 septembre 2022 porte sur la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.