Dans le gouvernorat de Siliana, les manifestations relatives à la 10ème commémoration des incidents de la chevrotine, qui ont eu lieu les 27, 28 et 29 novembre 2012, se sont illustrées par leur absence cette année.
Au cours de ces évènements qui remontent à un peu plus d’une décennie, les forces de l’ordre avaient affronté les manifestants de Siliana, qui protestaient pour des revendications sociales, par des tirs de chevrotine, une arme interdite par le droit international.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, l’un des blessés lors de ces évènements, Falah Mansouri, a dénoncé le silence sous lequel est passé la commémoration de ces évènements, déplorant le ” mutisme de la société civile et du gouvernorat de Siliana sur des évènements qui ont été commémorées durant 9 années consécutives”, selon ses propos.
” Il est impératif de révéler l’identité de ceux qui ont donné l’ordre d’utiliser la chevrotine interdite par le droit international et de tenir pour responsables les commanditaires de ces crimes, en plus d’un dédommagement matériel et moral pour tous les blessés sans exception “, a-t-il souligné.
Il a dans ce sens considéré que ces évènements constituent ” la plus grande violation des droits de l’Homme que la Tunisie n’ait jamais connu”, rappelant que certaines victimes ont perdu la vue et souffrent de la persistance de résidus de la chevrotine à même le corps avec des risques accrus d’atteinte par le cancer et par une cécité totale après un certain nombre d’années, outre les dommages psychologiques.
Pour rappel, les incidents de la chevrotine se sont poursuivis pendant trois jours en l’an 2012 à Siliana, et ont été marquées par de violents affrontements entre les habitants et les forces de l’ordre qui ont eu recours à des tirs de chevrotine causant de graves dommages à 350 manifestants dont 28 ont été blessés au niveau des yeux.