Le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Anas Hmadi, a estimé que le projet de la nouvelle constitution qui sera soumis au référendum du 25 juillet est par excellence “un ennemi juré” de la justice, dès lors qu’il “efface le pouvoir judiciaire et sape les normes de neutralité, de probité et d’indépendance”.
Il a mis en garde contre le chapitre V dudit projet, qui selon lui, regorge de dispositions contraires aux préceptes de l’Etat de droit, du régime démocratique, des libertés et de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Anas Hmadi s’exprimait, mardi, lors d’un point de presse dédié à faire la lumière sur la position de l’association à l’endroit du statut du pouvoir judiciaire dans le nouveau projet de constitution et les réactions internationales officielles qui s’en suivent.
“Seuls les magistrats, les citoyens et les justiciables paieront la facture de ces dispositions constitutionnelles.”, a-t-il dit.
Le président de l’AMT a fustigé la conception “tronquée” du pouvoir judiciaire telle que consacrée par le nouveau texte constitutionnel, laquelle réduit la justice à une simple fonction relevant de l’exécutif, dénonçant à ce titre “l’incursion” du président de la République dans les parcours professionnels des magistrats.
Le président de l’AMT a, par ailleurs, appelé les autorités tunisiennes à assumer la pleine et entière responsabilité sur ce sujet et à convoquer en urgence le rapporteur spécial des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats afin qu’il prenne connaissance de la situation et s’entretienne avec les différentes parties concernées par la crise.